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Lettre 1 : celle où je parle de nos premiers liens

Mon petit doudou,

Je t'imagine à 30ans lire cette lettre et te dire 《ma pauvre mère était complètement gaga : "mon petit doudou" : sérieusement ?》. Eh bien, oui, je suis gaga, et ton surnom "doudou" s'est imposé à moi dès ta naissance. J'aurais pu faire plus original, je te l'accorde. Le doudou... celui dont on renifle la douce odeur, celui qui accompagne les petits dans les moments d'angoisse et les transitions, le doudou tout doux de l'enfance auquel il faudra un jour renoncer mais qu'on garde précieusement dans une armoire à l'abri des regards... voilà ce que m'inspire ce surnom qui s'est imposé à moi. Et d'ailleurs tu sais quoi ? Je n'ai jamais eu de vrai doudou quand j'étais petite ! Bref...

J'ai beaucoup réfléchi à comment t'écrire cette lettre. D'ailleurs c'était pas prémédité : oui, j'écris des lettres à ta sœur mais je n'avais pas le projet d'en faire autant pour toi. Sauf que... j'en ai eu le besoin : celui de coucher sur le papier (taper au clavier en l’occurrence) mes ressentis si forts et qui me questionnent tant. Tu as 6 semaines et 3 jours et enfin je commence à écrire sur ce que j'ai compris à la seconde où tu es né.

Toute ma vie je me suis imaginée mère d'une fratrie de filles. Je ne parvenais pas à me projeter avec un garçon. 《De toute façon, me disais-je, il ne faut pas que j'ai de garçons, je ne saurais pas m'en occuper.》 J'avais grandi avec des sœurs, avec des cousines, mais pas de garçons à l'horizon. Alors non, vraiment, je n'y arriverais pas : je ne saurais que faire d'un garçon. Et, pour mes 2 grossesses, il y avait en moi, quelque part, une certitude que finalement on choisissait un petit peu le sexe de nos bébés, inconsciemment, mais quand même. Et moi, consciemment et inconsciemment, j'en étais sûre : je voulais des filles... donc j'aurai des filles. Et puis, il y a eu cette première écho et pour moi un premier doute : voilà qui ressemblait à un garçon, ce qui fut confirmé par la sage-femme quelques semaines plus tard. Alors, j'allais avoir un fils : d'accord. Je m'attendais à avoir la trouille et à être déçue. Mais non, ni l'un ni l'autre : j'ai accueilli cette nouvelle avec sérénité. En fait, c'était comme si je découvrais une évidence, comme si inconsciemment j'avais voulu un fils et qu'enfin cette info émergeait consciemment.
La grossesse s'est poursuivie et petit à petit, je créais avec toi un lien fort, indicible. Je ne t'ai pas parlé comme je le faisais pour ta sœur, je n'en avais pas besoin, tu étais là, comme une partie de moi qui vivait ce que je vivais, entendait ce que je pensais. Souvent, et jusqu'au terme, je me croisais dans les miroirs et je me disais "ah oui c'est vrai, je suis enceinte". Comment exprimer cela clairement ? En fait, je n'attendais pas un enfant : il y avait toi, en moi, continuité de mon être. C'était là, prégnant, cette fusion, mais je ne l'ai comprise qu'au moment de ta naissance. Les femmes disent souvent avoir aimé leur enfant au premier regard. Moi, le premier lien ne fût pas par le regard : je t'ai entendu crier dans mon dos et j'ai été submergée. J'ai su instantanément que ce lien avec toi pouvait me perdre et qu'il me faudrait apprendre, chaque jour, à laisser grandir "mon doudou". D'ailleurs, au cours de la grossesse, j'avais décidé que je voulais couper le cordon ombilical : ton père n'était pas désireux de le faire et moi j'étais curieuse de sentir sous les ciseaux la consistance de ce lien de vie entre une mère et son enfant. Mais le moment venu, j'ai refusé. Ce n'était pas réfléchi, j'ai juste dit non et c'est la sage-femme qui s'en est chargée . Comme si je refusais d'acter cette première séparation : séparez-moi de mon doudou, moi je ne peux pas.

C'était donc ça. Ce que j'ai toujours pris pour une peur de ne pas savoir m'occuper et élever un garçon, était en fait une peur viscérale de ce lien que je créerais et qui me dépasserait ? Ou alors peut-être que je me plante, que ça n'a rien à voir avec le fait que tu sois un garçon, mais que ce lien est là parce que c'est toi, à ce moment-là de ma vie, avec ce parcours de grossesse, cet accouchement, cette rencontre. Je ne sais pas, je ne parviens pas à élaborer la question. Rapidement, j'ai dit à ton père : 《prend ta place, j'en ai besoin car c'est trop fort le lien avec lui》. A nouveau, le "séparez-moi de mon doudou, moi je ne peux pas le faire". Et toi, en réponse, tu ne te laissais apaiser que par mes bras ; ton papa te désignait déjà comme "fils à maman". Et moi j'oscillais entre ce sentiment de plénitude quand je te portais, te câlinais, et un sentiment d'étouffement, presque de danger. Parfois j'ai peur d'être trop et de t'empêcher d'être et de devenir, ou que cette première peur me mène à être pas assez et à te repousser. Ce lien me tétanise autant qu'il me vitalise.


Je me relis et je me dis qu'il me faudrait une bonne séance de psy ou peut-être une analyse de 20ans !

J'ai compris avec toi combien amour et attachement sont distincts. Tu sais il y en a qui disent qu'on a toujours un enfant préféré et j'avais peur que ça soit vrai. Sache-le, c'est faux. Mon amour est équivalent, fort et incommensurable, pour ta sœur comme pour toi. La différence c'est le lien : comment la force de cet amour s'exprime différemment malgré moi.

 

Je termine cette lettre : tu auras 8 semaines demain. Je reviens du rendez-vous avec la conseillère en lactation. Elle t'a dit de lâcher ta mère, elle a dit que tu étais "un garçon à sa maman", elle m'a dit "vous êtes son doudou"... Et j'ai pensé que c'était de bonne guerre !


Je t'aime,
Maman.

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Mon post-partum : le corps

Après tout ce récit grossesse et accouchement, je ne peux pas ne pas parler de l'après, ce serait tronquer un bout essentiel de l'histoire. L'après c'est le bébé mais c'est aussi soi, en tant que femme dans un corps profondément différent, c'est aussi un chamboulement hormonal et psychologique personnel, ainsi qu'un tsunami familial. Aujourd'hui, je vais parler de mon post-partum au niveau corporel.

Ce post-partum je l'appréhendais énormément. Après la naissance de bichette j'étais tombée de haut : je n'étais pas préparée à ce corps douloureux et qui me trahissait. Je m'étais sentie fragilisée, incapable pendant des jours. C'était dur physiquement. J'avais eu un fort sentiment de colère : pourquoi personne ne m'avait dit que c'était si dur ? Pourquoi m'avait-on laissé croire que la dernière difficulté était l'accouchement ? Et pourquoi n'avais-je pas pensé moi-même que ça allait être chaud ? Parce que franchement, il fallait pas un bac +10 pour comprendre que quand un bébé de 3kg5 passe par là, ensuite ce n'est pas le paradis.

Alors cette fois, j'étais prête... mais j'avais peur ! J'ai bien profité de la grossesse et j'avais hâte de l'accouchement et de la rencontre avec mon bébé, mais le post-partum me terrifiait.


Les premiers jours :
Une grossesse n'est pas l'autre, un accouchement n'est pas l'autre, un bébé n'est pas l'autre et c'est aussi vrai pour le post-partum. Les premiers jours après la naissance de doudou furent aussi sereins et faciles qu'ils avaient été stressants et difficiles pour bichette. Les douleurs étaient quasi inexistantes : pas de difficultés à me mouvoir, pas de douleurs au niveau des points, pas de brûlures lors des mictions... je ne faisais pas des sauts de cabri mais presque. S'il n'y avait pas eu ces saletés de tranchées, ça aurait presque été les vacances. Mais donc il y avait les tranchées... je savais qu'elles étaient d'autant plus douloureuses qu'on avait d'enfants, mais je m'attendais à passer du palier "qui picote légèrement" pour bichette, à un palier "oh ça picote bien" pour doudou. En réalité c'était plutôt "mais p***** qui est en train de me déchirer les entrailles ??". Bref, j'ai morflé, bien plus qu'à l'accouchement, et on m'a filé un truc plus fort que le doliprane qui a bien apaisé les choses pendant 24h. Pour citer la sage-femme "on n'a pas plus fort : celle-là c'est de la bonne !". Je passe sur cette autre sage-femme qui m'a vendu du rêve en me disant que c'était l'histoire de 24h et qu'après ça irait mieux... bon, hein à 170h près ce qu'elle disait été vrai. Donc oui, j'ai douillé (tout de même de moins en moins) pendant une semaine.


Les jours suivants :
J'ai plutôt vite repris du poil de la bête. Déjà, je n'ai pas eu la sensation que j'allais accoucher de tous mes organes à chaque fois que je me mettais debout. Pour bichette, cette sensation avait duré des semaines. A tout moment je m'attendais à ce qu'on me tapote l'épaule : "madame vous avez laissé votre pancréas derrière vous !". Non, je dirais même que pour ce second post-partum, j'ai plutôt l'impression que mes organes sont en apesanteur, pas décidés à reprendre leur place... quant à mes abdos, qui n'étaient déjà pas très vaillants avant la grossesse, ils se sont tellement écartés qu'ils doivent être quelques part dans mon dos en train de se demander ce qu'ils foutent là.
Il y a donc quand  même quelques ombres au tableau..  d'ailleurs 5 semaines après l'accouchement, surprise ! Coucou ! Qui voilà ? Les vergetures ! Injustice suprême : je pensais les avoir évitées et je ne pensais pas qu'elles pouvaient apparaître si longtemps après l'accouchement... c'est traître ces petites bêtes-là. En parlant de traîtres, les vergetures ne sont pas seules à être sur le podium de la traîtrise. 2eme ex-aequo, j'appelle sur le podium mon bassin ! Je monte avec joie sur la balance découvrant que j'ai quasi perdu tout mes kilos de grossesse. Mais à chaque fois que j'essaie d'enfiler un vêtement, il n'y a rien à faire, ça ne passe plus ! Trop large (moi hein, pas les fringues !) ! Alors je mets mes vêtements de grossesse dans lesquels je nage : comme c'est l'hiver et qu'accessoirement c'est mal vu de se promener cul-nu, eh bien je ressemble à un sac !
Mais la médaille d'or de la traîtrise revient résolument aux lochies. Celles-ci ce sont de sacrées vicieuses qui te laissent croire qu'elles en ont fini avec toi avant de faire un retour triomphale 3 jours plus tard. Bon... une fois pourquoi pas ! Mais 3 retours triomphales plus tard, on est d'accord que c'est quasiment du sadisme !

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Récit d'une petite nuit ordinaire

Habituée depuis quelques jours aux nuits catastrophiques, je ne me faisais guère d'illusions sur la nuit qui s'ouvrait à nous, mais j'étais prête : j'avais fait une petite sieste l'après-midi pour lutter contre la fatigue et aider les nerfs à tenir, à côté de mon fauteuil d'allaitement, le nécessaire de survie pour une longue nuit : un bon livre et des écouteurs pour écouter une liste de podcasts en attente dans mon portable.

21h40 débute la 1ere tétée de la nuit. Et après une verticalisation, quelques rots et un rappel pour la forme, je m'endors rapidement et paisiblement vers 23h.
Les cris me réveillent et mon 1er réflexe est de regarder l'heure : 2h37 ! Je suis aux anges ! Je n'en attendais pas tant ! (NMM (ça veut dire "Note à Moi-Même", rien à voir avec une friandise cousine des m&m's (je sais on comprend rien aux parenthèses dans les parenthèses, pardon, j'arrête)) NMM donc : ne jamais se réjouir trop vite... NMM 2 : ajouter des friandises, genre m&m's au nécessaire de survie pour les longues nuits)). Me rendant dans la chambre de doudou, je fais un rapide calcul : au plus tard, rappel compris, je devrais retrouver mon lit à 3h45 et il me restera des heeeeures de sommeil devant moi (NMM : Ne jamais faire de plan sur la comète...).
3h45, rappel compris, je suis de retour dans mon lit. C'était sans compter le 2eme rappel (le truc qui n'arrive qu'aux plus grandes star..) et moi, telles les stars à la fausse modestie qui disent "je n'avais pas prévu de 2ème rappel qu'est-ce que je vais bien pouvoir vous chanter ?", me voilà devant mon fils à lui demander qu'est-ce qu'il est en train de me chanter-là et qu'est-ce que je peux bien encore faire pour lui ? Je tente un réendormissement dans son lit mais je vois bien que c'est un échec annoncé. Je dirige mon nez vers son bas ventre : eurêka ! Un caca ! Hop, petit changement de couches, quelques bercements et pour 4h10, je devrais retrouver mon lit ! (NMM : NE JAMAIS FAIRE DE PLAN SUR LA COMÈTE (je le répète car c'est important : 100% des dépressions post-partum sont causées par des plans sur la comète)). Mais le changement de couches me fait faire 2 grandes découvertes (bien moins prestigieuses que celles de Christophe Colomb et de Pasteur mais quand même) : la couche a débordé laissant mon bébé tout trempé et au vu de sa respiration, il a le nez pris. C'est donc parti pour le nu intégral (dans les cris parce que c'est l'hiver pardi), le rhabillage en 4ème vitesse (qui a eu l'idée de mettre des pressions partout sur ces petits vêtements ??) et, foutu pour foutu, le mouchage de nez qui s'apparente à une séance de torture (bien décidée à attraper jusqu'à la dernière crotte de nez qui se dressera sur mon chemin vers mon lit). VOILÀ ! Quelques bercements et on devrait être bon ! Sauf que mon chérubin se met à téter frénétiquement tout ce qui passe à portée de bouche : mon pyjama, ma joue, ses mains... j'ai compris : 4h10 c'est pas retour au lit, c'est retour au fauteuil d'allaitement... fin de tétée : verticalisation, rots et... là c'est le drame... le bruit qui émane des fesses de mon fils ne fait aucun doute : il vient de souiller à nouveau sa couche. Nouveau change en mode dépression avancée... allez, courage, ça devient bon, je le berce 5 minutes et je serai de retour dans mon lit. Je vous entends dire que je n'ai pas appris de mes erreurs et que je fais encore des plans sur la comète. Mais non, c'est un plan tout à fait réaliste : qu'est-ce qui pourrait arriver maintenant ? Bah ouais, je vous le mets dans le 1000 : mon cher bébé s'est mis à se tortiller, à faire des bruits étranges... j'ai prié pour que ça ne soit pas annonciateur de ce que je croyais que c'était. Eh bien si, c'était bien ce que je pensais que c'était : après 2 tétées, de multiples rots, un mouchage de nez, 2 cacas, de longues minutes de bercements, mon bébé, secoué en tout sens, a choppé le hoquet ! J'arrête tous les plans car le pire dans le hoquet c'est qu'on ne sait pas combien de temps ça va durer... il paraît qu'il y a un mec aux états-unis qui a eu le hoquet pendant 68ans. Voilà la vérité : jamais je ne retrouverai mon lit et dans 68ans de ça, je bercerai encore un vieux bébé hoquetant ! C'est à ce moment-là que je me suis posée la vraie question : qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour mériter ça ? Ok, je ne suis pas une Sainte, mais j'en suis pas loin, je suis quand même plutôt sympa comme fille et je suis quasi sûre qu'une place au paradis m'est réservée. Alors quoi ? Là, mon bébé hoquetant dans les bras, j'ai visualisé Dieu affalé dans un fauteuil en nuage ultra-moelleux, un sachet de pop-corn dans les mains, en train de se bidonner en orchestrant ma déchéance et en se délectant devant le spectacle que j'offrais.
Retour au lit 5h05, sans rancune envers Dieu : un jour, moi aussi j'en rirai.

C'est au réveil suivant, vers 6h30, une tétée et un caca plus tard (oui, cet enfant est une machine à caca), que la vérité m'est apparue. Terminant le change, je croise le regard angélique de mon bébé qui me dégaine son plus beau sourire. Et si Dieu avait d'autres chats à fouetter ? Et s'il était là, aux premières loges, non pas en train de se vider un paquet de pop-corn mais en train de s'envoyer des grandes rasades de lait, celui qui profitait le plus du spectacle ? Ce petit coquin de petit bonhomme sait parfaitement comment garder sa maman auprès de lui à longueur de nuit...

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Mon récit d'accouchement

Ce 17 janvier, à 40SA+4, je me réveille sur un sentiment de lâcher prise : je ne crois plus à une arrivée imminente de bébé. Je partage mes angoisses avec mon mari : peur du dépassement de terme, du déclenchement, de la césarienne... il me rassure, j'accepte : ce bébé viendra quand il voudra et comme il voudra.
Au petit déjeuner, 2 contractions non douloureuses mais différentes du faux travail de ces derniers jours : mon ventre n'est pas pris en étau, je sens que la contraction pousse bébé vers le bas. Je reprends confiance... peut-être que quelque chose débute là. Pour autant, je vis ma matinée comme si de rien était : j'emmène la grande à l'école puis je m'active sur le détapissage du couloir. Parfois je suis stoppée par une contraction un peu plus forte. Vers 11h, je m'arrête et je prends le temps d'observer mes contractions : toutes les 5 minutes, légèrement douloureuses. Je fais ma séance de yoga quotidienne. 12h30, en plein repas, 2 contractions très rapprochées et "qui piquent bien". On décide d'appeler ma belle-mère pour que ma grande fasse la sieste chez elle. Mon mari s'active en tout sens pour terminer les sacs et prépare tout pour un départ imminent. Quelle montée de stress ! Finalement, quand tout est prêt et mon aînée partie, je sens que les contractions s'apaisent. Je tente de me mettre dans l'ambiance : lumière tamisée, musique, ballon... mais non, ça ne le fait pas. On décide d'aller se promener avec chéri. On marche 1h, les contractions sont nombreuses moyennement douloureuses. Retour à la maison, nous prenons une dernière photo de mon gros bidon puis je fais une sieste pendant que mon mari va faire deux courses. Au réveil de la sieste, c'est la déprime : les contractions se sont fort espacées et ne sont quasiment plus douloureuses. Un câlin de réconfort plus tard semble relancer les choses mais une fois encore ça ne dure pas... 18h, nous voilà devant la télé. Mon mari propose un resto pour ce soir histoire de se changer les idées. Je valide l'idée tout en broyant du noir.

18h45 toujours devant la télé je dis à mon cher et tendre qu'on laisse tomber le resto : je sens des contractions plus fortes, ce serait bête de faire un resto et de devoir partir avant le dessert. 19h, je lui dis qu'il serait peut-être important qu'on ne tarde pas à manger car ça monte sérieusement en intensité. J'avais prévu de faire une majeure partie du travail à la maison, mais me voilà qui change d'avis. Les contractions sont rapprochées, toutes les 4 minutes environ et surtout je ne veux pas me mettre dans ma bulle à la maison et que tout soit cassé par le trajet en voiture. On décide de partir dès le repas terminé. Pendant le repas, je ne tiens pas assise : je gère les contractions en m'accroupissant accrochée au dossier du canapé, tout en serrant un peigne dans mes mains pour gérer la douleur. Finalement on ne termine pas le repas : je pars mon dessert dans une main, mon peigne dans l'autre.
Le trajet en voiture est drôle avec monsieur l'amoureux qui peste que ceux de devant n'avancent pas. Je lui dis de rester zen, que je ne compte pas accoucher dans la voiture. Je gère les contractions en serrant le peigne et en massant le point douloureux de la main vu en préparation Bonapace, je vocalise aussi beaucoup. J'essaie de me concentrer sur les musiques qui passent à la radio : "forever young" ! Arrivée à la maternité, la sage-femme V. m'installe directement dans la salle de naissance coquelicot : celle où j'ai donné naissance à bichette, ça me rassure, je suis contente d'être dans cette pièce. Elle m'examine et annonce "2 doigts et demi, col encore un peu postérieur". On se dit que ça s'annonce long. Je demande à être sur le ballon pour le monito. La sage-femme me dit qu'elle va revenir ultérieurement pour me poser un cathéter, faire la prise de sang et le test covid. J'essaie de mettre ses infos de côté, je suis contente qu'elle ne le fasse pas immédiatement car ça avait été un moment compliqué pour l'accouchement d'Hélène. C'est parti pour la gestion des contractions pendant le monito. Je fais des cercles sur mon ballon. Mon chéri relit le petit guide que je lui ai fait. A chaque contraction, on gère à 2 : je sers mon peigne, j'appuie en même temps sur le point de pression douloureux de ma main, j'essaie de me concentrer sur ma respiration et sur cette pensée "je m'ouvre comme une fleur" en visualisant une fleur. Quand je parviens à faire émerger cette pensée, je sens que le bas de mon corps se détend instantanément, je sais que c'est ce dont j'ai besoin pour faciliter l'ouverture du col. Parfois je gère en silence, parfois je vocalise, je râle, je souffle comme un cheval. Mon mari lui, appuie à chaque contraction sur le point de pression douloureux au-dessus de la cheville et il me rassure, me dit que je gère : ça me fait du bien de l'entendre m'encourager. A 21h30, je n'en peux plus d'être bloquée sur le ballon avec le monito, j'en ai des crampes aux fesses ! On appelle la sage-femme qui m'examine : 6cm ! "Ah bah voilà !" s'exclame mon mari clairement ravi de cette avancée fulgurante qu'il n'avait pas imaginé. La suite est moins drôle : la sage-femme me demande de rester allongée le temps de la pause du cathéter et de la prise de sang, je m'exécute. Mais quand je comprends qu'elle va piquer dans le poignet, non loin de mon point de pression si efficace, je panique, je reprends mon bras. S'ajoute une contraction que je ne peux pas gérer, je hurle "pas maintenant !". Mon mari croit que je parle de la contraction "non la prise de sang, je ne veux pas !". La sage-femme semble hébétée quand elle dit "j'ai juste désinfectée". Elle ne comprend pas, ne me rassure pas. Une deuxième contraction que je ne gère pas du tout. Mon mari me rassure, je me raisonne, je rends mon bras à la sage-femme qui fait ce qu'elle a à faire et repart.

Les contractions se poursuivent, je ne sais pas trop quelle position adopter. Je panique, dit que je n'y arriverai pas. Mon mari me dit "tu sais dans quelle phase tu es, c'est l'histoire de 30 minutes et après c'est bon". J'ai envie de lui rétorquer que la phase de désespérance c'est 8cm, que j'en suis encore loin, mais je suis touchée qu'il essaie de m'aider, ça me réconforte (et en plus, je l'ignore, mais il a raison). Finalement, je les gère comme à la maison : accroupie, je me suspends à l'arrière du lit. Mon chéri continue les points de pression. Parfois, je hurle car la douleur me dépasse. Mon mari me dit "je sais ça fait mal" et je lui hurle dessus "non tu sais pas ! TU SAIS PAS !" Il avouera après s'être bien marré dans mon dos ! 
21h45, je ressens le besoin pressant d'aller aux toilettes sans quoi une contraction risque de s'accompagner d'une selle. Les toilettes sont occupées, je patiente une autre contraction. Aux toilettes, je me vide, je gère les contractions en criant beaucoup, mais elles me semblent faciles. Je vois que je perds du sang. De retour en salle de naissance, je n'ai pas le temps de parler du sang à mon mari ni du fait que je gère bien en étant assise, qu'une nouvelle contraction arrive : je me suspends à l'arrière du lit comme pour les autres, mon peigne toujours en main. Mais là j'entends un "schplok" et je sens le bébé descendre d'un seul coup vers la sortie. Je crie "il arrive, il est là" et mon mari sonne puis crie dans le couloir. Une sage-femme arrive : c'est C. qui est de garde en suite de couche. Puis, rapidement la sage-femme V de salle de naissance arrive aussi. Tout ce petit monde est derrière moi : je suis toujours accrochée à l'arrière du lit, à genoux dorénavant. V. me demande d'aller sur le lit et je lui crie "non, je ne peux pas !" Et puis je ne veux pas accoucher en position gynécologique : je suis là, j'y reste ! J'entends qu'il faut enlever ma culotte, j'essaie d'aider mais je n'y parviens pas : on me la découpe aux ciseaux. Une nouvelle contraction arrive : je hurle, je pousse malgré moi, instinctivement. C'est très douloureux, la poche des eaux explosent, je crois que c'est fini. Mais on me dit de pousser à la prochaine contraction. Je dis que je ne peux pas le faire, je panique. La sage-femme C. se positionne pour capter mon regard entre les barreaux du lit, elle me dit des phrases rassurantes et je retrouve assez de confiance pour gérer cette naissance. Je pousse à l'instinct sur la contraction qui ne tarde pas à arriver. Le passage de la tête est indescriptible de douleur, je crie... et puis, j'entends ce premier cri dans mon dos et mon mari qui dit ému "il est là". C'est un moment indescriptible, je suis seule au monde, je vois juste le sol avec mon peigne au milieu du liquide amniotique et j'entends mon bébé crier si fort. On me dit de le prendre mais je suis figée, je dis de le donner au papa. Finalement, on me le passe au sol, entre les jambes, et je vois apparaître mon Simon beau comme tout.

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La boîte à papa n°2

Il ne devait pas en avoir ! Bah oui, il a eu sa boîte à papa pour la naissance de Bichette et je l'avais averti que pour notre 2ème enfant, je me concentrais sur la boîte à grande sœur.  Et puis, finalement, bah... je suis une romantique ! Qu'est-ce que j'y peux ! Donc boîte à papa n°2 ! Ce ne fut pas une mince affaire de trouver de nouvelles idées. Surtout que je voulais des trucs un peu sympa, pas débiles. Alors il y a quelques répétitions par rapport à la boîte n°1 mais en même temps, il n'y a pas de limite pour offrir des petites confiseries ou de la bière !

Pour rappel, voici ce que contenait la boîte n°1 : http://blog-de-moi.over-blog.com/2020/09/la-boite-a-papa.html

 

Et donc dans la boîte n°2, on trouvera :

- des confiseries pour le réconfort quand ce sera dur avec bébé fraise. Chez nous, Monsieur n'aime que les dragées (les goûts de luxe, je vous jure !)

- une bière nommée "attention ça trisse" parce que c'est ce qu'on dira quand bébé nous fera pipi dessus pendant le change !

- une paire de chaussettes "tel père tel fils" car papa est fier jusqu'au bout des orteils d'avoir un petit mec !

- un décapsuleur "papa sous pression" pour être équipé quand il faudra décompresser.

- des graines de cactus car c'est à son tour de faire pousser des petites graines !

- un livre à partager avec bébé.

- un mémo avec des photos de nous parce qu'il va falloir être encore 2 fois plus organisés.

- et une lettre d'amour évidemment.

Ça a eu son petit succès 😁

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Le neuvième mois

Nous y voilà : 9ème mois ! Quasiment au bout du chemin. D'ici 1 semaine, notre petit bébé fraise d'amour devrait être là ! Ce 9ème mois a évolué en 2 états d'esprit différents. Sur la première partie du mois, je suis dans des dispositions ambivalentes. Beaucoup moins impatiente que pour Bichette, je me dis que chaque jour passé à l'intérieur de mon bidon est un jour où bébé grandit et prend des forces, et que moi c'est un jour de plus où je me repose pour ce qui nous attend ensuite. Et puis surtout, c'est un jour de plus où je profite à fond de la grossesse. Mais ça c'est la théorie, parce que, en pratique, j'ai un faux travail qui me tient en éveil une nuit sur 2 et m'épuise la journée. Alors, parfois je me dis "allez hop dehors ma ptite fraise ! Le contrat locatif est arrivé à expiration !". Bref, ambivalente je suis ! En attendant, je vis mes journées au ralenti. Les matins c'est tout doux, tout doux et l'aprem c'est sieste et yoga ! Je ne m'active pas en tout sens comme je l'avais fait pour Bichette.

 

Et puis, il y a eu le fameux RDV du 9ème mois. Je l'appréhendais un peu celui-là. Il a eu lieu dans la 40ème semaine et la sage-femme elle-même a reconnu qu'elle ne pensait pas m'y voir. Sauf que, j'étais bien là avec mon énorme bidon ! Bébé est toujours bien en forme et profite de la nourriture locale à fond... estimé déjà à 3kg780... Autant dire 4kg à terme ! Ca, c'est la première nouvelle peu réjouissante. La deuxième, pas beaucoup plus réjouissante, c'est le contrôle du col. J'espérais beaucoup avec tout ce faux travail et en fait bah, c'est pas folichon. Et en plus, mon bébé Fraise flotte tranquillou : il n'a pas fixé sa tête donc il n'appuie pas des masses sur le col et n'aide pas à l'avancé des opérations. Je m'imagine de plus en plus ce petit bébé en maître bouddha : à la cool, flotti, flottons et prenons de l'embonpoint avec un mantra du genre "tant qu'on peut profiter du gîte et du couvert à volonté, pourquoi s'en priver ?".

Je suis sortie du rendez-vous un peu dépitée.

 

Les jours qui ont suivi : changement radical d'humeur ! Je passe en mode "délogement de petit bouddha". Moi qui m'étais jurée de ne pas refaire la même erreur que pour bichette : m'épuiser à courir partout pour la faire sortir, me voilà à détapisser le couloir de la maison. J'essaie de me raisonner mais rien n'y fait : je suis prise d'angoisses. Peur du dépassement de terme, peur du déclenchement, peur du bébé de 4kg200 qui ne passe pas dans le bassin... Bref, vous voyez le topo ! J'ai perdu toute rationalité dans l'affaire. Bon, je garde la sieste de l'aprem et le yoga hein, mais j'ai enlevé le "tout doux du matin". J'essaie pourtant de revenir à plus de sérénité. M'activer un peu, pourquoi pas, mais j'ai envie de retrouver ma joie de la grossesse, mon calme,... Je compte particulièrement sur Monsieur l'Amoureux et sur Bichette pour me faire oublier mes angoisses et me remettre dans le bon mood. Alors, je joue avec ma fille, on se fait plein de câlins, de chatouilles, on va sauter dans les flaques et on danse. Et avec Monsieur l'Amoureux, on garde notre complicité et nos gestes d'amoureux. Ce sont des moments privilégiés où j'oublie un peu ce compte à rebours qui s'est mis en place dans ma tête : pas celui du terme... celui du risque de déclenchement. Tout se joue maintenant : vais-je réussir à lâcher prise ?

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Se préparer à l'accouchement

Nous voilà dans le dernier mois et l'accouchement approche à grands pas. Il parait que c'est un évènement équivalent à un marathon pour le corps, il mérite donc qu'on s'y prépare aussi sérieusement.

 

1. Les cours de préparation à la naissance : pour cette grossesse, je savais exactement le type de préparation que je désirais. Je voulais des cours sur la méthode Bonapace. J'avais lu le livre pour la naissance de Bichette et beaucoup de choses m'avaient bien parlé. Et puis, c'est une préparation qui inclue beaucoup le papa, ce qui est primordial pour moi. Du coup, c'est à deux qu'on s'est rendu à nos cours de prépa. L'occasion de se recentrer sur cette grossesse et ce bébé qui est beaucoup moins sur le devant de la scène au quotidien, que ne l'a été sa soeur au cours de la grossesse. Nous avons terminé ces cours avec des connaissances importantes sur la physiologie de l'accouchement, sur la façon de favoriser les bonnes hormones, sur les massages douloureux et non douloureux qui peuvent aider à supporter la douleur des contractions, sur les positions favorables au travail, sur la respiration...etc. C'est très complet. L'accent a aussi été mis sur la notion de consentement et notre droit à s'opposer à des gestes ou procédures qui ne nous conviendraient pas.

 

2. Le yoga : le yoga avait eu une place importante lors de la grossesse de bichette. C'est aussi le cas sur cette grossesse même si j'ai beaucoup moins pratiqué (moins le temps). Mais, depuis que je suis en arrêt, je réalise ma séance quotidienne d'environ 20-30 minutes. Les mouvements principaux m'ont été montrés par la sage-femme de la préparation à la naissance : ce sont des postures qui favorisent la préparation du corps (ouverture du bassin, assouplissement du périnée...) pour l'accouchement. J'y ajoute des postures qui me font du bien, en particulier au niveau du dos, et quelques exercices avec le ballon.

 

3. Les exercices de respiration et de visualisation : je les réalise en même temps que la séance de yoga parce que le temps est compté dans une journée avec une bichette à gérer ! Il s'agit bien sûr de la respiration abdominale afin qu'elle devienne totalement réflexe le jour J. Je suis aussi attentive au relâchement des mâchoires, à éviter toutes crispations. Pour ce qui est de la visualisation, j'en ai 2-3 que je m'approprie au fil du temps : s'imaginer dans des vagues qui viennent et repartent sur le rythme de la respiration et s'imaginer telle une fleur en train de s'ouvrir au cours de l'expiration. Pour favoriser, la respiration lente et profonde, je m'imagine faire vaciller la flamme d'une bougie. Mon condensé de tout ça, c'est s'imaginer dans la mer, portée par les vagues, la nuit, et souffler tout doucement pour éteindre petit à petit les étoiles dans le ciel (c'est débile mais qu'est-ce que ça relaxe), avec la totale : l'odeur de la mer, le bruit des vagues... De quoi "être dans sa bulle" comme c'est préconisé.

 

4. Le sommeil : mon gros point faible pour l'accouchement de bichette c'est que j'étais déjà épuisée avant même que ça commence. Alors cette fois-ci, on ne rigole pas avec ça et on DORT ! Bon... pour ce qui est de la nuit c'est au bon vouloir de mademoiselle Bichette, par contre, c'est sieste tous les aprems. Juste 1h histoire de se requinquer !

 

5. Les points d'acupression : je vous en ai déjà parlé de ce fameux livre sur les points d'acupression avant, pendant et après la grossesse. Il y a donc des points qui sont préconisés chaque mois de grossesse et en vue de préparer l'accouchement. L'idée là n'est pas tant de déclencher l'accouchement que de préparer mon corps et bébé pour un accouchement optimal au bon moment. Il y a d'autres points qui eux aident à déclencher l'accouchement et sont à réaliser quelques jours avant le terme.

 

6. Le massage du périnée : c'est loin d'être le kiffe ce massage du périnée mais avouons que si ça peut être utile et éviter les déchirures, on serait bête de s'en priver. Je fais donc un petit massage quotidien à l'huile d'amende douce depuis les 37SA (en théorie possible dès 35SA mais déconseillé quand on a déjà des contractions).

 

7. L'ostéopathe : dans le dernier mois, je suis allée faire une petite séance d'ostéopathie, histoire que mon corps soit bien aligné pour ce qui l'attend. Au programme, beaucoup de travail sur mon bassin.

 

8. La projection positive : J'en ai déjà un peu parlé dans les projets de naissance. Il s'agit d'imaginer des scénarios d'accouchement. Je m'imagine la gestion des contractions, le voyage en voiture jusqu'à la maternité, la sortie du bébé... etc. Ca permet d'être dans de bonnes ondes. Je me retrouve à sourire béatement à chaque fois que j'imagine mon tout petit bébé pour la première fois dans mes bras.

 

9. R-A-L-E-N-T-I-R et apprendre à lâcher prise : pour bichette, je m'étais activée en tout sens, pressée qu'elle vienne au monde. Là, je ralentis, je m'économise. Je sais le marathon que sera l'accouchement, le post-partum et les premiers mois avec bébé. Alors, on espère un accouchement le plus tardif possible et en attendant, je ne fais que le strict nécessaire. La sieste reste prioritaire. J'essaie malgré tout de sortir marcher régulièrement, mais là encore, pas de grandes marches comme pour bichette : des petits tours de quartier, tranquille ! Et puis je sais que mon point faible c'est le besoin de contrôle et c'est ce qui risque de me mettre en difficulté pour l'accouchement physio, alors j'essaie de cultiver le lâcher prise... et ça tombe bien, Bichette a elle aussi besoin d'apprendre à lâcher prise alors on y travaille à deux !

 

10. Profiter du faux travail pour se préparer : alors là je suis gâtée ! J'ai beaaaucoup de contractions et de bons épisodes de contractions douloureuses. Je les utilise pour travailler sur la respiration "en pratique".

 

Et finalement, peut-être le plus important, profiter de cette fin de grossesse ! Dans moins de 20 jours, la grossesse sera terminée. Se préparer à l'accouchement, c'est aussi être à l'écoute de ce petit être qui m'habite. Plus on approche de la fin, plus je me connecte à lui, je lui parle de ce qui va nous arriver : la rencontre, mais avant ça : le marathon ! Et quand il fait trop le cirque, je luis dis de garder aussi un peu de force de son côté !

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La boîte à grande soeur

Aujourd'hui, je vous présente la boîte à grande sœur qui a été finalisée la semaine dernière. Pour bichette, un grand évènement s'annonce : dans une poignée de jour, elle va devenir grande soeur ! Un changement de statut dont on lui parle depuis plusieurs mois mais qui ne prend pas vraiment sens pour elle. Le but de la boîte à grande sœur est triple :

- lui faire plaisir et la faire patienter en l'absence de maman et papa ;

- des petits cadeaux pour fêter son nouveau rôle de grande sœur ;

- lui montrer qu'on l'aime toujours autant et que ce n'est pas prêt de changer.

 

 

J'ai donc cherché et réfléchi longuement pour concocter une petite boîte sympathique. Celle de notre bichette contient :

- le très joli livre "petite fille, grande sœur" qui colle parfaitement à la situation ;

- un livret "mes docs à coller" sur le thème du bébé. Les explications sont peut-être un peu complexes pour bichette mais il y a des autocollants à coller et là, on sait qu'on met dans le 1000 !

- un mini bébé sexué garçon avec sa petite couche de chez wesco.

- un sweat "meilleur sister" acheté chez vertbaudet

- un kinder surprise pour le plaisir des papilles !

- un bracelet "Hélène, merveilleuse grande soeur" acheté sur etsy (@dansmonatelierbijou), qui est trop mignon ! Je suis sûre que bichette va fondre.

- un cadre avec une photo de nous 3, histoire qu'elle puisse penser à nous, savoir qu'on pense à elle, et ça fera un joli cadre pour sa chambre ensuite.

- une jolie boîte à musique de la marque djeco. C'est le cadeau un peu spécial, précieux, pour marquer le coup de son nouveau statut de "grande sœur".

- des petits mots doux qui sont cachés dans la boîte à musique en cas de coup de cafard pendant que papa et maman sont à la maternité.

 

 

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Le huitième mois

Quel mois ! Ce fut chargé ! D'abord, ça y est, je suis officiellement en arrêt puis en congé maternité : il est temps de souffler ! Tellement temps que le 1er décembre je suis hospitalisée 1 nuit à cause de trop nombreuses contractions. Hospitalisation un peu abusive ! On ne m'y reprendra pas ! S'il y a bien un endroit où on ne se repose pas, c'est à la maternité... encore pire en chambre double ! Mais bon, ce fut l'occasion de retravailler la notion de consentement face aux soins avec la sage-femme de prépa à l'accouchement. Résultat des courses, on met en place un petit traitement pour limiter les contractions et j'ai des monito à la maison. Rien de bien dramatique en somme.

En parallèle de tout ça, il faut un peu s'activer dans les préparatifs : mon cher et tendre avance sur le parquet et la tapisserie de la chambre de bébé fraise. Moi je poursuis les faire-parts et prépare la liste pour les valises de maternités. On profite des cours de prépa pour passer du temps en amoureux : 3 restos en 3 semaines, la vie est belle ! Et un ciné ! C'est aussi des moments pour faire les derniers achats en vue de l'arrivée de notre petit chaton.

Moi je me prépare à l'accouchement : tous les jours c'est séance de yoga, respiration abdominale et points d'acupression.

Franchement, j'ai envie de dire qu'on est au top ! Mais ça c'était avant qu'on soit foudroyé (littéralement) par le covid. Bah allez comprendre, moi je ne fais le covid que quand je suis enceinte ! C'est mon ptit bonus grossesse. Si pour Bichette c'était stressant parce qu'on ne connaissait encore rien à ce virus, pour bébé fraise c'est stressant car ça arrive vraiment tardivement dans la grossesse. Je tousse à m'en décrocher le placenta ! Et je prie pour que ce satané virus ne déclenche pas l'accouchement car je ne me vois pas accoucher dans un tel état.

 

Alors je débute des calculs savants : sachant que j'ai été déclaré en MAP à cause de mes nombreuses contractions, mais que celles-ci n'agissaient pas sur un col qui restait fermé et long. Ajoutons à cela le traitement médicamenteux qui a pour effet de durcir le col.

Sachant par ailleurs, que mon corps est fragilisé par le covid et que le risque d'accouchement prématuré est amplifié par ce virus.

Sachant aussi que je tousse à faire trembler les immeubles, décoller mon placenta ou au moins un poumon et que bébé fraise doit être traumatisé par le bruit et les soubresauts ainsi occasionnés.

Enfin, sachant que j'ai accouché 10 jours avant terme pour Bichette, que bébé fraise est du genre bonne grosse fraise bien juteuse avec bourrelets en prime, et que dans ma tête je désire accoucher le plus proche du terme possible.

Etant donné donc toutes ces données, ça devrait nous faire une naissance vers le.... ? J'attends vos derniers pronostics en suivant le lien ci-dessous :

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Le projet de naissance à destination du papa

La semaine dernière, je vous expliquais que j'avais fait plusieurs projets de naissance, dont un adressé au papa. Etrange, oui, certainement un peu. Mais en fait, on attend des trucs des papas, mais on ne sait pas vraiment quoi et eux ne savent pas vraiment trop non plus ce qu'ils sont sensés faire dans l'affaire, voire ils flippent carrément. C'est après la naissance de bichette que je me suis dit qu'il avait manqué un pan à notre préparation pour cet accouchement : mon chéri avait retenu comment soulagé mes douleurs et l'avait fait à merveille, mais il était moins au point sur ce qui peut aider le travail. Quant à moi, j'avais les connaissances du fait de mes lectures, mais je n'étais plus en état de penser. Lui et moi, on a compté sur les sages-femmes mais... ce jour-là elles n'étaient pas du tout disponible pour m'accompagner dans mon projet d'accouchement physio. Du coup, cette fois-ci, je pars du principe qu'on ne peut compter que sur nous 3 : bébé, moi et le papa, chacun accompagnant, épaulant et encourageant le niveau du dessous.

Je vous partage donc ce projet de naissance adressé à mon cher et tendre. C'est en même temps très intellectuel  et en même temps très intime. Mon chéri trouve que je lui mets un peu la pression ! Et... il a un peu tiqué sur la stimulation des mamelons 🤣 moi je me marre, vous pensez bien !

 

Guide du super mari pour la naissance

 

Mon chéri, ta femme est chiante mais c'est ainsi que tu l'aimes. Tu sais combien la naissance d'Hélène m'a laissé un goût amer et combien je désire aller au bout du projet d'accouchement physiologique pour notre petit garçon. Pour résumer mon désir, je ne souhaite pas être accouchée par une équipe médicale, mais que nous donnions naissance ensemble à notre enfant et que l'équipe médicale soit là pour superviser le tout. Tu sais comme moi que les moyens hospitaliers ne permettent pas l'accompagnement de rêve que je voudrais et l'accouchement à domicile étant exclu, alors c'est sur nous qu'on peut compter. Je crois en moi et en mes capacités à donner naissance naturellement à notre enfant, mais je sais aussi que le jour de la naissance je serai dans un état de fragilité particulier. Alors je compte sur toi pour être mon roc, celui sur qui je peux me reposer, compter, celui qui m'épaulera, me boostera, et fera avec moi le bout de chemin que je n'aurais pas la force de faire seule. Concrètement, voici ce que j'attends de toi.

 

Tout d'abord, et tu le sais car on en a beaucoup parlé : interdiction formelle de me laisser seule une fois le travail débuté (sauf si je te dis clairement que je veux que tu me lâches les baskets). Je t'invite donc à prévoir ton petit sac de maternité avec des vivres pour quelques heures ou quelques jours ou à te faire livrer des McDo. Tiens tant que j'y pense, n'oublie pas ton inconfort en salle de naissance pour Hélène : pense à un petit coussin ou autre.

 

Une des choses principales que j'ai apprise et comprise sur l'art de donner naissance c'est que la femme doit débrancher son cerveau : celui qui la mène à flipper, à calculer, à réfléchir... C'est ainsi que se libèrent les hormones nécessaires à la dilatation du col. J'ai beaucoup trop flippé et réfléchi pour la naissance d'Hélène. Je souhaite donc que tu sois mon para-tonnerre de cerveau : au-delà de me rassurer, je veux que tu penses pour moi. Je vais donc te transmettre mon « savoir » sur l'accouchement physio et le jour J, ce sera à toi de penser à toutes ces choses pour moi :

- Pour favoriser le travail, il faut mettre en off le néo-cortex et activer le cerveau primitif. On évitera tout stress, toute question organisationnelle... Cela signifie qu'il faut que la question organisationnelle de la gestion d'Hélène soit gérée en amont ou que tu gères seul, à défaut. Rappelle-moi de manger et de boire régulièrement. Ce sera aussi à toi d'être attentif à mes réactions quant aux contractions pour partir au bon moment à la maternité (calculer le temps entre les contractions par exemple, voir si j'arrive encore à parler ou pas...etc). On favorisera la détente, l'intimité, le calme : une lumière tamisée est favorable à la sécrétion des « bonnes » hormones, tout comme le rire, les massages, les câlins, les bisous... Les baisers langoureux, la stimulation des mamelons, voire un peu plus, sont favorables à la sécrétion des bonnes hormones. Sans honte, à la maison ou à la maternité, la pudeur est à mettre de côté pour moi et j'espère que tu m'y aideras.

- Pour ce qui est de soulager la douleur, tu avais géré de dingue pour l'accouchement d'Hélène et je ne doute pas que tu feras aussi bien, surtout après nos supers cours de préparation à la naissance. En plus des points de pression, invite-moi à prendre une douche : l'eau aide pour la détente. Tu peux aussi m'accompagner en respirant profondément avec moi, en m'aidant à trouver des postures qui me soulageront (se suspendre, se balancer fonctionnent bien et favorisent la descente du bébé). Sache que ma bouche est un reflet de mon col (oui,oui, je ne blague pas) : « bouche molle, col mou ». Il faudra donc m'inviter à desserrer les mâchoires face à la douleur, à garder le bouche molle, pourquoi pas à chanter, émettre des sons graves ou souffler comme un cheval. J'ai aussi lu qu'un massage vigoureux des cuisses et des fesses (genre secouage de graisse) était bénéfique pour certaines femmes : ça leur permet de se détendre et par là même de soulager les douleurs. De même, on prévoira un gant de toilette pour m'appliquer de l'eau chaude dans le bas du dos (ça a manqué pour Hélène et je me souviens encore de la sensation d'avoir la peau du dos en feu.)

-Sache que peu avant la naissance (vers 7-8cm de dilatation), il y a la phase de désespérance. C'est une phase où la femme perd toute sa motivation, se dit qu'elle n'y arrivera pas, souffre comme jamais, et cède souvent à la péridurale. J'attends de toi que tu me boostes, que tu m'aides à penser à autre chose (c'est peut-être le bon moment pour les gros bisous :D) et surtout que tu ne flippes pas ! Peut-être que ça m'aidera de penser à des bons souvenirs (comme notre mariage ou les moments avec Bichette.) Peut-être qu'il faudra que tu me rappelles qu'on va bientôt rencontrer notre fils et que ça va être magique. Quoiqu'il en soit, le mot « péridurale » est banni de ton vocabulaire et si je m'apprête à la demander officiellement, rappelle-moi de patienter 30 minutes, aide-moi à me remettre dans un état de détente. Bref, sois mon roc quand je serai une mauviette !

 

Pour le moment de la naissance à proprement parler, je veux éviter épisiotomie et déchirures, ce qui signifie qu'il faut que je sois ultra détendue. J'ai découvert qu'il existe un super truc qui s'appelle la « turgescence vaginale » : en gros c'est ce qu'il se passe quand la femme est excitée afin de permettre le rapport sexuel (le vagin s'élargit). Évidemment, la turgescence a des avantages non négligeables pour favoriser le passage sans encombre du bébé et éviter les déchirures et autres joyeusetés. Franchement, si je peux éviter de morfler pendant des mois comme pour Hélène, moi ça me convient bien. Du coup, n'hésite pas à me faire petits bisous dans le cou ou à m'embrasser pendant l'expulsion (on le racontera pas à notre fils).

 

Voilà qui fait déjà pas mal. Évidemment, c'est un écrit à discuter : tu n'es forcé à rien ! Il y aura sûrement un écart entre mon désir et comment toi tu vois les choses. Bon et puis sinon ça va être super cool et on pourra dire qu'on a accouché ensemble parce que tu auras donné autant d'efforts que moi dans l'affaire 😆

Je t'aime

Ta chérie chiante

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