J'avoue que quand je lisais des trucs concernant le "wedding blues" avant de me marier, je me disais "mais quelle bande de cruches ! y'a vraiment pas de quoi déprimer !" Et pourtant...
Le "wedding blues" est un concept dérivé du fameux "baby blues", entendre donc : petite déprime post-mariage. Le baby blues, c'est le moment où la nouvelle maman doit désinvestir le temps de la grossesse pour investir un bébé qui pleure et à qui il faut changer ses couches sales. Dans le cas du wedding blues, il faut aussi désinvestir les préparatifs du mariage et investir cette nouvelle relation de mari et femme ; ce qui est bien plus simple dans le sens où nous faisons tous les deux nos nuits et que nous sommes propres ! Mais alors, pourquoi est-ce quand même un peu difficile ?
A vrai dire j'ai été frappée par cette petite déprime post-mariage dès le lendemain de notre jour J, quand j'ai pris conscience, au réveil, que c'était bel et bien passé. Pendant les 1ers jours qui ont suivi, je répétais souvent "ça y est : c'est fini" et Monsieur l'Amoureux avait beau me répondre "bah non, notre mariage ne fait que commencer", bah rien n'y faisait. Je ne pouvais pas chasser ce sentiment de devoir dire adieu à "l'événement mariage".
Le mariage, ça a été un an de préparatifs. Une année où ça a occupé mon esprit et où ça prenait une part importante dans les conversations avec notre entourage. Et puis, il y a les rendez-vous avec le traiteur, le prêtre ; il y a les décorations à prévoir, le planning de la journée à imaginer...etc. Bref, ça prend du temps, ça préoccupe et ça concentre toute notre énergie pendant une année. Et d'un seul coup, pouf, en 24h, c'est terminé et c'est le vide. Et on se retrouve dans son salon à se demander qu'est-ce qu'on faisait de son temps libre auparavant ?
Le wedding blues est aussi dû au renoncement de pouvoir revivre ça un jour. Il me semble que j'ai vaguement proposé à Chéri qu'on divorce juste pour recommencer !! Généralement quand on fait un truc qui nous plait, on a envie de recommencer. Mais là, c'était génial, c'était parfait et... Ca doit juste resté un beau souvenir. Quelle frustration ! Du bonheur tel qu'on l'a ressenti ce jour-là, l'humanité en a besoin chaque jour ! Et moi, je ne dirais pas non contre une petite dose annuelle !
Les premiers jours après le mariage
Au début, il reste plein de petites miettes de mariage et on s'y accroche tant bien que mal ! Non, je ne parle pas du ménage du lendemain parce que ça c'est vraiment pas le truc auquel on s'accroche ! Par contre, il y a les photos de nos proches à regarder, les surprises à redécouvrir au calme, les cartes à lire, les cadeaux à ouvrir, le livre d'or à découvrir...etc. Ca prolonge un petit peu l'événement. Et puis, il y a les restes de repas et de dragées qui permettent aussi de poursuivre la fête. Je ne vous raconte pas le jour où on a mangé le dernier morceau de croquante de la pièce montée et étonnement, alors qu'on raffole des dragées, il nous en reste encore 4 ou 5 dans une boîte... j'ai bien du mal à accepter de terminer ce dernier paquet. On s'accroche, on s'accroche ! En petites miettes, j'ai aussi insisté pour garder un élément de chaque déco et j'ai installé le tout dans le salon.
Dans ces premiers jours, le moment le plus difficile a été d'amener ma robe au pressing : déjà parce que c'est officiel, je ne la remettrai jamais ! Mais aussi par peur qu'il me l'abîme (oui je sais, c'est débile pour un truc qu'on ne remettra jamais mais bon !).
Comment survivre à ces premiers jours de femme mariée ?
- Tout d'abord, on a un super mari, alors on le rentabilise ! Il est là pour nous remonter le moral et il suffit de le regarder pour savoir que c'est super trop cool que le mariage soit passé parce que maintenant on est uni pour la vie !
- Ensuite, on se lance rapidement dans les cartes de remerciements ! Déjà parce qu'il ne faut pas que ça traîne des mois, et ensuite parce que c'est comme des nouveaux préparatifs : ça nécessite de la réflexion, de la recherche, ça occupe l'esprit, bref, c'est comme au bon vieux temps et ça fait du bien !
- On PART ! Là, j'ai compris pourquoi certains filent en voyage de noces à peine le mariage terminé. Il est clair que ça évite de déprimer chez soi. Ceci dit, moi j'étais claquée après le mariage et je n'aurai pas pu faire face à un quelconque décalage horaire. Nous, on a choisi de partir juste quelques jours vers les châteaux de la Loire dans un logement romantique à souhait : environnement beaucoup plus propice à la détente et à la joie que notre maison pleine de décorations de mariage pas encore déballées.
- On commence les démarches pour le changement de nom ! Et croyez-moi, ça, ça vous évite un bon wedding blues, parce que dans le genre d'occupation qui prend du temps, on est pas mal ! Carte d'identité en tête de liste : j'ai failli assassiner une ou deux nénettes de la mairie dans le processus !
- On fête nos "une semaine de mariage" comme il se doit, on se sourit bêtement et on s'appelle "ma femme"/"mon mari".
Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas
Le wedding blues ne nous quitte pas comme ça. Au retour des vacances, il faut de nouveau faire face à la réalité. On va récupérer la robe au pressing et la dame vous l'emballe bien "parce que vous n'allez pas la ressortir de si tôt et il y a un risque qu'elle s'abîme"... Vas-y enfonce le couteau C****SSE !
Mais voilà, le mariage est déjà loin et maintenant les gens sont passés à autre chose. C'est fini le temps merveilleux où on ne parlait que du mariage avec nos familles et amis. Mais de quoi on parlait avant ?? Ah oui ! ça me revient : de trucs chiants ! (ça c'est le wedding blues qui parle !)
Et voilà pas que quand on commence enfin à redormir correctement : BAM ! Il faut retourner au travail, histoire d'être sûr de ne pas s'en remettre tout de suite. Vous l'aurez compris : le pire c'est maintenant, rien ne va plus !
Comment survivre aux premières semaines en tant que Madame S. ?
- Pour nous, le retour de nos quelques jours en amoureux n'a pas été déprimant car nous avons reçu le même jour les photos de la photographe. Du coup, on a pu se plonger avec joie dans les 500 photos commandées et redécouvrir notre belle journée ! Je conseille d'avoir ce genre de bonnes nouvelles au retour des vacances/voyage de noces, sinon QUELLE DEPRIME ! Ou alors, il est bon d'avoir un projet, un truc à faire qui occupe les mains et l'esprit : nous, on s'est lancé dans le détapissage/retapissage de notre chambre et ce fut une sacrée aventure ! (j'en ferai peut-être un article à l'occaz')
- Ah et puis il y a le retour au travail ! Finalement c'est pas si mal que ça : l'occasion de re-raconter son mariage et montrer des photos : des gens vierges de l'expérience de notre mariage à qui tout raconter : c'est un petit peu de bonheur de récupérer ! On ajoute à ça les papiers de rendez-vous et la petite pancarte de mon bureau avec mon nouveau nom de famille et me voilà comblée ! Bon, ça ne dure qu'un temps !
- Mais finalement, peut-être que le meilleur moyen de ne pas déprimer, c'est de rester dans l'ambiance mariage ! Alors, pour commencer j'ai écrit des articles sur mon blog pour raconter le mariage en long en large et en travers. Ensuite, j'ai fait une mini vidéo avec toutes les vidéos du mariage que j'ai terminée pour notre 1er mois en tant que mari et femme. On a aussi choisi quelle photo du mariage on imprimerait en grand pour mettre dans notre salon. On a reçu et rédigé les remerciements. Et j'ai commencé l'album photo du mariage : un vaste travail qui m'a pris 2 mois. Bref, le meilleur moyen de supporter le wedding blues, c'est encore de faire l'autruche : la tête plantée, non pas dans le sable, mais dans les post-mariage-préparatifs (j'entends par là, les préparatifs des souvenirs de mariage).
- Et la technique la plus efficace c'est de se plonger dans un autre mariage ! C'est pas possible pour tout le monde, mais moi, je peux remercier ma soeurette de s'être mariée 2 mois et demi après nous. Ainsi, j'ai pu passer du temps à préparer son EVJF et les surprises de son mariage ; mais aussi à faire les magasins pour ma tenue de son jour J.
- Et au milieu de tout ça, un petit voyage à Rome prévu pendant les vacances d'octobre à préparer : c'est à dire se plonger dans le guide du routard et préparer le planning de notre séjour (les plannings pour ceux qui ont vu celui de mon mariage, ça me connait !)
Comme vous voyez, la situation était sous contrôle :
- mari aimant qui remonte le moral : check
- post-mariage-préparatifs : check
- autre mariage à préparer : check
- vacances à préparer : check
Donc pas d'ennui, pas de déprime, pas de wedding blues !
Mais ça, c'était sans compter sur le départ précipité et imprévu de mon cher mari pour un mois, loin de moi. Plus de mari aimant qui remonte le moral et plus de vacances à Rome... on enlève aussi la séance shopping avec mon amoureux pour lui trouver de beaux vêtements à mettre au mariage de ma soeur et bien sûr, on oublie sa présence pour fêter l'amour ce jour-là. Et, le DRAME suprême : je récupère la garde et la responsabilité du lombricompost et de ses petits habitants gluant et rampant, mangeurs bruyant d'épluchures en tout genre !
Cela est une partie intégrante du wedding blues en fait : ce moment où tu commences à t'en remettre et qu'il y a l'événement qui te fait comprendre le sens du "pour le meilleur ET POUR LE PIRE".
3 mois après
Nous y voilà donc : 3 mois après notre mariage. Avec la maison, les courses, notre chaton et nos vers de terre à s'occuper seule, je n'ai plus vraiment le temps de déprimer sur le mariage passé. Somme toute, il y a 3 semaines, j'ai récupérer ma nouvelle carte d'identité ; et il y a 2 semaines, j'ai installé l'agrandissement photo de notre mariage dans le salon ; et la semaine dernière j'ai ramené à la maison les dernières décorations du mariage qui traînaient encore chez mes parents et les ai intégré à notre déco du salon ; et enfin cette semaine, j'ai terminé notre album photo de mariage : en voilà encore des petites pages qui se tournent et qui annoncent la fin (déjà bien annoncée) de notre "évènement mariage", alors même que ce n'est que le début de notre histoire en tant que couple marié (c'est mon chéri qui l'a dit, et d'habitude c'est moi qui ai toujours raison dans notre couple, mais là, il n'a pas tort !).
Ai-je survécu au wedding blues ?
La réponse est OUI ! Et puis, si j'ai encore des petits relents de déprime, il me reste l'album photo des préparatifs à réaliser, et 2-3 dragées à manger !