Parlons de choses plaisantes : les vacances ! Fermez les yeux et imaginez le soleil, le bronzage sur la plage, les restos, les départs matinaux et les retours tardifs après une journée bien remplie, ou alors les grasses matinées et les après-midi piscine-mojito, les visites qui en mettent plein les yeux.... ça vend du rêve, hein ? Maintenant ajoutez un bébé dans l'équation... mais non, ne pleurez pas, ce n'est pas si terrible que ça ! Quoique... bref, parlons de choses plaisantes et fatigantes : les vacances avec bébé.
Moi j'aime bien l'idée que tout est possible avec un bébé et qu'il faut continuer à vivre, et donc à partir en vacances. Bon tout de même, avouons que si on peut faire théoriquement les mêmes choses, en pratique c'est quand même un peu une autre histoire !
Les préparatifs : avant on partait à la cool, potentiellement même en dernière minutes. On préparait les affaires tranquillou et on pouvait embarquer des trucs pas forcément utiles mais juste "au cas où". Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, le casse-tête commence dès le choix de l'hébergement : 2 chambres, une avec assez de place pour le lit bébé, des volets qui ferment, un environnement calme et accessoirement une salle de bain pratique pour baigner bébé, et le tout à prix raisonnable. Le jour du départ, c'est un peu le marathon et il vaut mieux avoir une check-list bien ficelée histoire de ne pas oublier LE truc qui gâcherait les vacances.... genre le doudou, la chaise haute, le lit parapluie ou le porte-bébé. Une fois la check-list de 2 pages recto-verso faite, il faut réussir à empaqueter les affaires et les caser dans la voiture sans marcher sur le bébé qui se mettra invariablement dans vos pattes et finira par hurler au milieu du couloir devant vos aller-retours incessants. Comme bébé prend un peu beaucoup de place, vous les adultes, devrez vous contenter du nécessaire de survie : culotte, brosse à dents, tenue de rechange (et maillot de bain quand même !). Une fois la partie de tétris-voiture terminée, il n'y a plus qu'à décoller pour... quelques heures de voitures en toute sérénité (blague).
Le grand moment du trajet. Avant l'arrivée de votre bébé, c'était un moment entre excitation du départ et un peu d'ennui de ce long trajet. S'il y a une chose que je peux vous promettre, c'est qu'avec un bébé, jamais plus vos trajets ne seront ennuyeux.... par contre loooong, ah ça oui ! Plus long que jamais d'ailleurs. Car après la sieste étonnement courte du chérubin, il ne va pas faire preuve d'une grande patience ce petit ange. Avouons qu'être attaché dans une voiture, face au siège, c'est pas l'éclate. Et vous avez beau avoir prévu des supers jouets pour l'occuper, en 2 minutes 30, il les a tous balancé par terre dans le seul coin de la voiture que vous ne pouvez pas atteindre, et le revoilà qui hurle. En désespoir de cause, vous coupez la radio pour chanter des comptines pour enfants. Je vous assure qu'au bout d'une demi-heure de comptines, vous vous ferez la réflexion que peut-être les cris c'était pas si mal finalement. Et puis bon, rien y fait, vous avez beau avoir la voix de Céline Dion, bébé ne cesse de pleurer. Jusqu'à ce que, oh miracle, vous constatiez qu'en lui caressant la tête, bébé s'apaise. La voilà la solution ! Sauf que la solution fonctionne sur un trajet de 10 minutes, mais je vous mets au défi de garder le bras retourner plusieurs heures et de pouvoir encore profiter des vacances à l'arrivée ! D'un seul coup, une illumination, que dis-je un véritable coup de génie : et si bébé avait la couche sale ? Arrêt sur une aire d'autoroute, sniffage de derrière : eurêka ! La couche est bien souillée. Le problème a donc une solution. Tant qu'à faire, vous faites une vraie pause et intimez à votre bébé de crapahuter, ramper, quatre patter tant qu'il veut, avant de reprendre la route. Le dit-bébé, au lieu de profiter de la pause, reste assis sur son derrière, sans bouger, en pleine observation de ce lieu étrange qu'est une aire d'autoroute. Vous ne l'avez jamais vu aussi calme de sa petite vie ! Au bout d'une demi-heure, il daigne commencer à découvrir le lieu mais c'est évidemment le moment où il faut repartir (parce qu'on n'a pas non plus 3 jours pour faire le trajet, accessoirement). Vous voilà donc repartis et au bout d'un petit quart d'heure, c'est aussi reparti pour les pleurs ! Alors bon, finalement, vous capitulez, vous vous arrêtez à nouveau, vous déménagez les valises du siège arrière au siège avant et vous vous installez à côté de bébé. Vous passez le reste du trajet à chanter, jouer et à faire des cris d'animaux : c'est le prix de la tranquillité.
Les parents les plus chanceux peuvent avoir un bébé avec l'option "malade en voiture" pour encore plus de péripéties et toujours moins d'ennui !
Enfin en vacances ! Eh oui ça y est vous y êtes ! Le logement est nickel, il fait beau, il n'y a plus qu'à profiter. Enfin profiter.... entre 2 siestes, les biberons et les nécessaires moments de jeux de bébé. Ah oui les programmes de vacances ultra chargés de 8h à 18h, on oublie ! La grasse mat' aussi on oublie d'ailleurs. Dormir tout court, on peut oublier. Bah oui, votre amour de bébé n'aime pas le changement et cette nouvelle chambre avec ces nouvelles odeurs (et pour peu qu'il fasse 40°C), très peu pour lui. Alors la nuit, bébé pleure... beaucoup.... et vous vous êtes à deux doigts de dire "on se casse, on rentre chez nous !" Et vous le feriez si le trajet retour ne s'annonçait pas aussi terrible que celui de l'aller. Allez pas d'inquiétude, c'est l'histoire de quelques nuits en théorie (sauf si il fait trop chaud, trop froid, si bébé fait ses dents ou si il est dans une phase de régression du sommeil pile poil pendant votre semaine de vacances tant attendue). Bon, parlons des journées, c'est plus sympa. Déjà on évite de sortir lors des grosses chaleurs et on essaie de respecter les siestes un minimum, ça vous laisse donc une plage horaire de 7h à 9h30 et une autre de 17h à 19h. A partir de là, vous êtes libres comme l'air ! Non, blague à part, il y a moyen de trouver des astuces, type sieste dans la voiture : vous notez que j'arrête de faire ma rabat-joie 2 minutes.
Les 2 minutes étant passées, laissez-moi vous parler de la sortie piscine qui est forcément une bonne idée puisque ça rafraîchit. Vous vous souvenez vos moments à la piscine avant bébé ? Alors dites-vous qu'avec bébé ça sera complètement à l'opposé. La détente ? L'amusement ? Le bronzage ? La légèreté du moment ? On oublie. Imaginez-vous en train de vous refiler bébé dans les bras de l'un à l'autre pendant que chacun se déshabille, alors que bébé gesticule, impatient de découvrir la piscine (il est passé où le bébé immobile de l'aire d'autoroute ???). Imaginez-vous batailler à l'installer dans sa bouée-super-génialissime pendant 10 minutes. Imaginez-vous en train d'engueuler les gamins autour de vous qui balancent des ballons quasi dans la tête de votre progéniture et qui sont aussi calmes que des mammouth enragés. Imaginez-vous au bout de 10 minutes de baignade, ne pouvant plus ignorer que votre bébé vire couleur schtroumpf, et sortir de l'eau en pensant "tout ça pour ça". Imaginez vous, vous essuyer et vous rhabiller à la va-vite avec bébé grelottant à 2 doigts de la transformation glaçon. Voilà, vous y êtes : c'est ça une sortie piscine avec bébé ! Temps d'organisation de la sortie : 30 minutes, temps autour de la piscine (pas à bronzer, on est bien d'accord) : 30 minutes, temps dans l'eau : 10 minutes. On est loin de l'amusement qu'on s'était figuré. Allez, en prime, une bronchite pour bébé et un petit tour chez le médecin dès le lendemain : "Ça fera 30 euros Madame".
Après 3 jours à n'oser sortir que dans le camping au vu de la débâcle lors de l'expérience piscine, vous décidez de prendre votre courage à deux mains et de faire une vraie sortie. Vous êtes préparés à toute éventualité, départ programmé après la sieste du bébé. Comme votre bébé est du genre farceur, ce petit coquin décide de faire une sieste à rallonge pendant que vous poireautez en l'attente du grand départ. Finalement, vous décalez le départ à après le goûter. Merde, voilà pas qu'il se met à pleuvoir. Tant pis ! Vous partez coûte que coûte ! En voiture force est de constater que votre bébé dégage une douce odeur du genre musquée. Eh oui, c'est le moment du caca débordant ! Là, au milieu de nulle part, vous changez votre bébé de la tête au pied dans le coffre de la voiture et sous la pluie ! Allez je vous fais une belle fin : vous allez faire votre visite, le soleil est revenu et bébé n'a pas pleuré ! (J'oublierais presque de vous parler des pleurs de décharge auxquels vous ne couperez pas le soir venu, suite à une journée si remplie... non, allez je me tais !).
Le restaurant. Parce que le jeune parent en vacances est un être qui ne perd jamais espoir, vous tentez une sortie au restaurant "comme avant" (mais avec un bébé en prime). Tout se passe merveilleusement bien. Votre progéniture dans sa chaise haute est tout sourire, vous avez passé la commande, ça s'annonce bon ! Les plats arrivent et c'est à peu près à ce moment-là que bébé se transforme en démon, en tigre, en dragon, en lion... bref, en ce que vous voulez qui s'agite, est incontrôlable et crie très fort. Vous tentez bien de lui sortir des jouets et de lui faire des grimaces, mais son idée à lui, c'est de visiter le restaurant ! En désespoir de cause, vous le déposez par terre et le voyez ramper en tout sens entre les jambes des serveuses qui ne vous font pas que des regards sympathiques ! Somme toute, la gêne, voire la honte, d'embêter clients et professionnels du resto avec votre bébé, n'enlève rien à la beauté du moment : vous mangez au restaurant ! Et le reste, on s'en fout ! Bon, par politesse, il faudra sûrement renoncer au dessert quand même...
La semaine de vacances touche à sa fin. Vous rentrez chez vous avec autant de valises sous les yeux que dans le coffre. Vous vous faites déjà une joie de déposer dès lundi votre bambin chez la nounou pour aller vous reposer au travail. Mais surtout, vous êtes comblés de ces premières vacances à 3, pas toujours drôles certes, mais qui laisseront des souvenirs impérissables pour toute votre vie et qui vous ont permis de passer tout votre temps avec votre bébé, ce qui n'arrive pas si souvent que ça dans la vie. Alors on sourit, et on programme les prochaines vacances !