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Récit d'une petite nuit ordinaire

Habituée depuis quelques jours aux nuits catastrophiques, je ne me faisais guère d'illusions sur la nuit qui s'ouvrait à nous, mais j'étais prête : j'avais fait une petite sieste l'après-midi pour lutter contre la fatigue et aider les nerfs à tenir, à côté de mon fauteuil d'allaitement, le nécessaire de survie pour une longue nuit : un bon livre et des écouteurs pour écouter une liste de podcasts en attente dans mon portable.

21h40 débute la 1ere tétée de la nuit. Et après une verticalisation, quelques rots et un rappel pour la forme, je m'endors rapidement et paisiblement vers 23h.
Les cris me réveillent et mon 1er réflexe est de regarder l'heure : 2h37 ! Je suis aux anges ! Je n'en attendais pas tant ! (NMM (ça veut dire "Note à Moi-Même", rien à voir avec une friandise cousine des m&m's (je sais on comprend rien aux parenthèses dans les parenthèses, pardon, j'arrête)) NMM donc : ne jamais se réjouir trop vite... NMM 2 : ajouter des friandises, genre m&m's au nécessaire de survie pour les longues nuits)). Me rendant dans la chambre de doudou, je fais un rapide calcul : au plus tard, rappel compris, je devrais retrouver mon lit à 3h45 et il me restera des heeeeures de sommeil devant moi (NMM : Ne jamais faire de plan sur la comète...).
3h45, rappel compris, je suis de retour dans mon lit. C'était sans compter le 2eme rappel (le truc qui n'arrive qu'aux plus grandes star..) et moi, telles les stars à la fausse modestie qui disent "je n'avais pas prévu de 2ème rappel qu'est-ce que je vais bien pouvoir vous chanter ?", me voilà devant mon fils à lui demander qu'est-ce qu'il est en train de me chanter-là et qu'est-ce que je peux bien encore faire pour lui ? Je tente un réendormissement dans son lit mais je vois bien que c'est un échec annoncé. Je dirige mon nez vers son bas ventre : eurêka ! Un caca ! Hop, petit changement de couches, quelques bercements et pour 4h10, je devrais retrouver mon lit ! (NMM : NE JAMAIS FAIRE DE PLAN SUR LA COMÈTE (je le répète car c'est important : 100% des dépressions post-partum sont causées par des plans sur la comète)). Mais le changement de couches me fait faire 2 grandes découvertes (bien moins prestigieuses que celles de Christophe Colomb et de Pasteur mais quand même) : la couche a débordé laissant mon bébé tout trempé et au vu de sa respiration, il a le nez pris. C'est donc parti pour le nu intégral (dans les cris parce que c'est l'hiver pardi), le rhabillage en 4ème vitesse (qui a eu l'idée de mettre des pressions partout sur ces petits vêtements ??) et, foutu pour foutu, le mouchage de nez qui s'apparente à une séance de torture (bien décidée à attraper jusqu'à la dernière crotte de nez qui se dressera sur mon chemin vers mon lit). VOILÀ ! Quelques bercements et on devrait être bon ! Sauf que mon chérubin se met à téter frénétiquement tout ce qui passe à portée de bouche : mon pyjama, ma joue, ses mains... j'ai compris : 4h10 c'est pas retour au lit, c'est retour au fauteuil d'allaitement... fin de tétée : verticalisation, rots et... là c'est le drame... le bruit qui émane des fesses de mon fils ne fait aucun doute : il vient de souiller à nouveau sa couche. Nouveau change en mode dépression avancée... allez, courage, ça devient bon, je le berce 5 minutes et je serai de retour dans mon lit. Je vous entends dire que je n'ai pas appris de mes erreurs et que je fais encore des plans sur la comète. Mais non, c'est un plan tout à fait réaliste : qu'est-ce qui pourrait arriver maintenant ? Bah ouais, je vous le mets dans le 1000 : mon cher bébé s'est mis à se tortiller, à faire des bruits étranges... j'ai prié pour que ça ne soit pas annonciateur de ce que je croyais que c'était. Eh bien si, c'était bien ce que je pensais que c'était : après 2 tétées, de multiples rots, un mouchage de nez, 2 cacas, de longues minutes de bercements, mon bébé, secoué en tout sens, a choppé le hoquet ! J'arrête tous les plans car le pire dans le hoquet c'est qu'on ne sait pas combien de temps ça va durer... il paraît qu'il y a un mec aux états-unis qui a eu le hoquet pendant 68ans. Voilà la vérité : jamais je ne retrouverai mon lit et dans 68ans de ça, je bercerai encore un vieux bébé hoquetant ! C'est à ce moment-là que je me suis posée la vraie question : qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour mériter ça ? Ok, je ne suis pas une Sainte, mais j'en suis pas loin, je suis quand même plutôt sympa comme fille et je suis quasi sûre qu'une place au paradis m'est réservée. Alors quoi ? Là, mon bébé hoquetant dans les bras, j'ai visualisé Dieu affalé dans un fauteuil en nuage ultra-moelleux, un sachet de pop-corn dans les mains, en train de se bidonner en orchestrant ma déchéance et en se délectant devant le spectacle que j'offrais.
Retour au lit 5h05, sans rancune envers Dieu : un jour, moi aussi j'en rirai.

C'est au réveil suivant, vers 6h30, une tétée et un caca plus tard (oui, cet enfant est une machine à caca), que la vérité m'est apparue. Terminant le change, je croise le regard angélique de mon bébé qui me dégaine son plus beau sourire. Et si Dieu avait d'autres chats à fouetter ? Et s'il était là, aux premières loges, non pas en train de se vider un paquet de pop-corn mais en train de s'envoyer des grandes rasades de lait, celui qui profitait le plus du spectacle ? Ce petit coquin de petit bonhomme sait parfaitement comment garder sa maman auprès de lui à longueur de nuit...

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B
Oh Sarah tu es désopilante ! Rire autant de cette nuit de "merde", c'est le cas de le dire, comment fais-tu ?
Répondre
Si je n'en ris pas, j'en pleure ! Alors il vaut mieux en rire !
M
Je sais pas si tu ris en écrivant mais on rit en te lisant. Au moins ça aide à extérioriser et à dédramatiser 😉
Répondre
Oh oui je dédramatise ! Je ne vois que ça pour survivre aux premiers mois avec un bébé ;)