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Elever un enfant dans les règles de l'art ou comment s'arracher les cheveux.

Maternage proximal (allaitement à la demande, portage physiologique, co-dodo, peau-à-peau...), DME, langue des signes adaptée au bébé, motricité libre, bain libre, méthode Montessori, éducation positive, parentalité bienveillante,  couches lavables, petits pots faits maison,... vous aussi votre tête vient d'exploser ?? Ah ! Je ne suis donc pas la seule. Bienvenue dans le monde incroyable (pas incroyable-merveilleux, plutôt genre incroyable-arrachage-de-cheveux) de la parentalité ! Pour les déjà chauves, vous savez que les questions autour de la parentalité sont innombrables et quand tu as répondu à 1, il y en a 10 autres à venir. La parentalité est un questionnement permanent. Peut-être d'ailleurs que si on ne vivait pas dans ce siècle-là, avec la quantité d'informations à notre portée, on se prendrait beaucoup moins la tête ! Personnellement, je n'ai pas souvenir que mes parents se soient particulièrement arrachés les cheveux. Et d'ailleurs, quand j'en parle avec ma mère, elle me dit souvent "ohlala on faisait/ne se demandait pas tout ça à notre époque !". Ouais, les parents du 21ème siècle sont masochistes à priori... car on ne peut que constater (en toute modestie) que mes parents, sans s'arracher les cheveux, ne se sont pas complètement plantés. Il y aurait donc eu moins de pression sur les parents des générations précédentes ?? Ou tout du moins une pression différente. Il y a aujourd'hui une pression de fou sur les parents : il faut faire ceci et pas cela. En plus de ce que renvoient les bouquins et les réseaux sociaux en terme d'informations sur l'éducation, on ajoute la génération précédente qui y va de ses conseils "plus traditionnels" et qui finissent par te faire douter du bienfait de tous les trucs à la mode. D'où sûrement l'explosion de cerveau et l'arrachage de cheveux (je ne vous dis pas la tête !).

Si l'éducation des enfants a tellement évolué ces 70 dernières années c'est tout de même pour la bonne cause. Effectivement, les recherches ont commencé à s'intéresser au bébé et à l'enfant. Celui dont on croyait qu'il ne comprenait rien, ne ressentait rien et, au pire, ne se souviendrait de rien, est passé sur le devant de la scène. Ca a commencé avec des phrases accrocheuses du style "tout se joue avant 6ans" et des découvertes sur les ressentis du bébé in utéro. Ah merde ! S'il ressent in utéro c'est sûrement pas un truc qui s'arrête à sa naissance ! Petit à petit, on a donc découvert que le monde du bébé était aussi riche, voire plus, que celui des adultes et que ce petit être fragile n'était pas juste un truc à nourrir, changer et faire pousser jusqu'à ce qu'il daigne avoir un cerveau. Eh non ! Oh quel étonnement ! Ces petites bêtes naissent avec un cerveau ! Les neurosciences, la médecine, la pédiatrie, la pédopsychiatrie... branle-bas de combat ! Tout le monde s'y est mis pour découvrir quel être déjà si riche était le petit bébé. Nous voilà donc avec une tonne de savoirs sur le bébé et... pas une once de savoir-faire pour s'en occuper en fonction de ces nouveaux savoirs. Il faut tout remettre à 0, tout penser différemment, tout renier en bloc de l'éducation traditionnelle des années 50. C'est donc de là que sont venus de plus en plus de nouvelles méthodes éducatives et avec elles les nombreux questionnements. A cela s'ajoute, l'évolution de la planète et des connaissances sur l'humanité, l'écologie, la technologie, la sociologie... et là encore, on essaie de suivre le mouvement pour que nos enfants partent bien dans la vie. Résultat des courses, élever un enfant devient un travail à plein temps. C'est sûr que ça demandait beaucoup moins d'investissement quand on ne faisait que le nourrir et le changer (je caricature...). Alors est-ce qu'on se galère ? OHHHH OUI ! Et est-ce qu'on aime ça ? Bah apparemment oui, puisqu'on continue à peupler la planète (ouais ok, on a peut-être un peu ralenti le rythme quand même).

 

Quelle pression donc pour les parents ! Et quelle pression pour les enfants !! Bah oui, à une époque où on investissait pas trop en eux, les enfants devenaient ce qu'ils devenaient (réussite ou échec) et voilà, c'était le résultat de la nature en quelque sorte. Mais aujourd'hui, avec des parents qui s'investissent corps et âme pour leur progéniture, ces petits êtres ont intérêt à être réussis ! Merde alors ! On va pas se creuser les méninges, les mettre au centre de nos vies (et donc nous mettre en périphérie), leur donner tout et encore plus, pour un résultat moyen ou pire, médiocre. Il faut un retour sur investissement ! Alors oui, pauvres enfants... quelle pression ! Ils n'auront probablement jamais eu dans l'histoire de l'humanité un tel poids sur les épaules.

Alors comment faire ? Comment élever les enfants du 21ème siècle en leur donnant le meilleur sans leur demander d'être parfait en retour ? Comment en prendre soin sans les mettre à une place narcissique (ou enfant roi et/ou enfant qui se doit d'être parfait) ? Peut-être revenir aux bases : accepter de n'être qu'un parent suffisamment bon pour que l'enfant puisse se permettre de n'être qu'un petit être imparfait lui aussi. Accepter donc de ne pas être un parent parfait et arrêter de s'arracher les cheveux. Pas facile ! La pression sociale est forte ! 

Vous entendez parler d'une méthode (parfois une mode) éducative ? Regardez, renseignez-vous, demandez-vous si ça vous parle, si ça vous plaît, si vous avez envie de le faire avec votre bébé. Si la réponse est "oui", alors on y court ! Si la réponse est "pff si c'est pour son bien", bah laissez tomber ! Il n'y a pas 3000 impératifs pour s'occuper d'un bébé en dehors des soins de base : l'aimer, le considérer comme une personne à part entière, et en savoir un minimum sur ses particularités d'enfants (eh oui, l'enfant est différent de l'adulte et ne fonctionne donc pas comme l'adulte). A partir de là, tout devrait bien se passer et le reste c'est parfois du bonus, parfois des clefs pour ouvrir des portes facultatives, mais surtout pas des obligations. Alors surtout, on ne culpabilise pas de ne pas avoir pu, pas avoir eu le temps ou l'envie de faire telle ou telle chose. Être un bon parent c'est peut-être avant tout se questionner sans se flageller. 

 

PS : cet article s'adresse à moi-même... note à moi-même : se souvenir d'accepter d'être une maman imparfaite !

 

 

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Comme j'entends partout "une mere suffisamment bonne dixit Winnicott"<br /> Enfin quoiqu'on fasse on se plantera un peu (faut éviter de se planter beaucoup, c'est tout)<br /> Et éviter Instagram ????
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B
Super beau cet article ! Eh oui, chacun fait comme il peut. Le principal c'est d'aimer ses enfants et de les aider à grandir.
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