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La horde du Contrevent de Alain Damasio

5ème livre du challenge famille : La Horde du Contrevent de Alain Damasio. Ce livre répond a une règle choisie par moi-même, celle d'un livre se passant dans un monde imaginaire.

 

"Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignées de rafales, pour aller chercher l'origine du vent. Ils sont 23, un bloc, un noeud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaitre et géomaitre, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.

Expérience de lecture unique, La horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie de sparcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme... Chef-d'oeuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire."

 

 

Pourquoi ce choix ? Je ne savais pas trop quoi lire pour cette règle du monde imaginaire. Je pensais éventuellement à dévorer un des livres dont ma grande soeur m'avait parlé ou bien me plonger dans un nouveau livre du Trône de Fer mais je trouvais que ça manquait d'originalité. Alors j'ai cherché sur internet "les meilleurs livres avec des mondes imaginaires" et je suis tombée sur celui-ci. Et il faut dire ce qui est, la 4ème de couverture elle en jette ! On se dit que si ça dit vrai, y'a moyen de passer un bon moment. Et puis avec une note de 4.45/5 sur Babelio, ça promettait quand même d'être pas mal.

 

Mon avis : Quel livre ! Je peux dire que je n'ai jamais rien lu de tel. Tout d'abord dans la forme : une pagination à reculons, un changement de narrateur à chaque paragraphe, chaque narrateur étant indiqué par un signe au début du paragraphe, des signes, parfois des schémas, une première page où on se dit "merde ils ont oublié d'imprimer les mots !"... Ensuite dans le style : avec les changements de narrateur, on change de style d'écriture, parfois de façon extrême avec Golgoth et son langage fleuri ou Caracole et sa poésie, ses jeux de mots, parfois de façon plus discrète. Chaque personnage (et ils sont 23 !) à sa façon d'être, de s'exprimer, son caractère, son rôle dans la Horde et cela est merveilleusement retranscrit dans l'écriture. Et puis, Damasio n'hésite pas à nous balancer des mots inconnus et débrouille-toi avec ça ! On comprend petit à petit l'univers dans lequel il nous transporte. Enfin dans l'histoire : celle que nous présente Damasio est en réalité très commune -des personnes qui cherchent à atteindre un but. Mais en fait, quel génie de l'imaginaire ! Ils sont en quête du Vent, en quête de l'origine du vent, de leurs origines, comme leurs parents avant eux. Ils sont la 34ème Horde, ceux qui doivent aller au bout alors même que leurs parents, la 33ème les devance. Ils traversent leur monde à pied depuis déjà une vingtaine d'années quand on les rencontre au début du livre et ils continuent leur quête malgré les évolutions techniques dont ils pourraient bénéficier, malgré les personnes croisées qui leur disent qu'ils sont abandonnés et que leur quête ne vaut plus rien. Au delà du monde imaginaire avec des concepts métaphysiques parfois complexes à suivre, le livre parle de la quête d'une vie, du dépassement de soi, des origines, de ce qui nous fait en tant qu'humain, du lien aux autres...etc. Bon, vous avez compris, j'ai adoré !

 

Mon personnage préféré : Ca c'est dur parce qu'ils sont nombreux et pour ainsi dire tous attachants. Je dirais tout de même Sov, le scribe, qui porte plus particulièrement le roman. Il est particulièrement attaché aux autres, à un regard émouvant sur ses condisciples et sur leur parcours.

 

Une citation (ou 2) :

Sov : "<Voir mourir>, avait dit mon père, les voir mourir... Je n'avais rien compris quand il me l'avait dit, mon cerveau si bien sûr, la boîte crânienne, la machinerie, compris, d'accord papa, compris, ça sera dur hein, je sais, je serai fort. Il m'avait regardé, il n'avait pas insisté, il devait savoir à quel point c'était intransmissible. La béance qu'on a dedans. Le béant. Lorsque le fauconnier revint, bredouille de la chasse, Golgoth lui annonça. Il lui demanda s'il voulait voir le corps de Larco avant qu'on l'enterre. Darbon demanda pour les autres, où étaient leurs corps. Ca craqua en moi, d'un coup, le noyau, la coque dans l'étau. J'eus l'impression que ma colonne fondue, liquide de souffrance, venait de regeler, sur la seule image d'Arval galopant. Toutes mes sutures pétèrent dans mon dos, je ne me tenais plus assis, ça se vida des poumons, sans larme, sec, sec, je hoquetai : - Je renonce (les deux mots m'étaient tombés de la bouche.)"

 

Golgoth : " C'est la petiote qui chiale, c'est ça ? Ca a le feu au cul mais ça sait plus l'allumer sous la flotte, hein ? Pour la labourer grandes largeurs, y a du monde au portillon, et elle se fait pas prier, mais dans sa version cul-de-jatte, elle fait moins recette on dirait ... Ils sont où les laboureurs, la bande de bouche-trous ? Faut assumer, les bitards ! Faut payer sa passe maintenant ! C'est le moment ou jamais... Les Silamphre, les Talweg, les Fifi, les Larco ! Vous attendez quoi pour la porter ? Qu'elle vous taille une pipe ? "

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Le livre donne bien envie mais les 23 narrateurs ça me fait peur! Comment suivre??!
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S
C'est vrai que ça peut faire peur. Mais il y en a qui sont moins présents que d'autres et puis il y a un marque page dans le livre qui reprend tous les persos du coup, on s'y retrouve et petit à petit on imprime les plus importants.
L
C'est pas sympa de me tenter comme ça, j'ai déjà plein de livres à lire !
Répondre
S
J'ai rien dit :) ^^