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Le tant redouté retour au travail

Mi-décembre, il a bien fallu s'y résoudre, c'était le Grand et Tant Redouté méchant loup retour au travail.

J'étais partie plus très fraîche et plus très pimpante en vacances en même temps que mes collègues en juillet, et je les ai retrouvé plus très frais et plus très pimpants à une semaine des vacances de Noël ! J'avais raté la rentrée des classes, les aventures covidesques et les mesures sanitaires qui allaient avec, 3 mois et demi de travail ; bref je débarquais de ma merveilleuse planète bébé et j'atterrissais, non sans heurts, sur les terres arides de mon lieu de travail. Une petite semaine de reprise avant deux semaines de vacances... une reprise en douceur donc (ou pas)... je vous raconte tout ça !

 

Les semaines précédentes : j'ai commencé à compter les jours environ 3 semaines avant la reprise. J'étais partagée entre l'envie de reprendre une activité professionnelle et le désir de rester auprès de Bichette pour toujours. Il faut dire que j'ai adoré être enceinte, j'ai adoré donner naissance à notre bichette et j'ai adoré m'occuper d'elle pendant le congé maternité. J'avais l'impression de devoir refermer la parenthèse d'un temps parfait et magique pour retrouver... la vie d'avant ! Et la vie d'avant bébé, il faut bien avouer qu'elle était quand même beaucoup plus fade ! Plus les semaines passaient, plus j'angoissais et me disais que la reprise "comme avant" était inenvisageable : pas possible de reprendre le même rythme, pas possible de me concentrer sur mon travail sans penser à ma fille, pas possible de remettre ma chrysalide après ma mue en papillon. Bref, retour au travail = IMPOSSIBLE !

En prime, mon corps m'achevait avec le fameux retour de couche (bien plus tôt qu'escompté !) : cette fois c'était clair, il fallait refermer la parenthèse du bonheur... Vlan prends-toi ça dans la figure ! Après une année à baigner dans les hormones de la joie et de l'amour, la chute fut terrible ! J'ai pleuré, pleuré, pleuré... et j'ai demandé à mon mari "tu crois que je fais une dépression ?". Nous étions à 10 jours de la reprise : il fallait se reprendre (justement) et urgemment ! J'ai donc fait un petit passage chez le psy histoire de me remettre d'aplomb, 4 jours à peine avant le grand retour. 

 

La (re)conversion de l'impossible : Je ne saurais dire si ce sont les hormones ou quoi ou qu'est-ce, mais d'un seul coup, le seul travail qui me semblait avoir du sens sur cette terre, c'était un travail autour de la maternité. Pourtant, je n'en suis pas si loin, je travaille quand même avec des enfants et des familles, mais non... ça ne me convenait plus. Je voulais travailler auprès des femmes enceintes, des nouveaux parents, des petits bébés. J'ai même regardé comment devenir sage-femme ou puéricultrice. J'ai réfléchi à être doula ou accompagnatrice parentalité... bon, il a fallu s'y résoudre, la reconversion était, ou trop complexe ou trop utopique. J'allais donc garder mon métier. Cela a clairement renforcé mon désir de travailler en maternité ou en PMI. Je suis maintenant absolument persuadée de l'importance d'accompagner psychologiquement toute femme après son accouchement (y compris quand ça s'est bien passé), tout nouveaux parents dans les 1ères semaines. Je ne doute plus de ce qui peut se jouer et se nouer autour de la grossesse, de la naissance et des premiers temps de vie. Je sais combien nos histoires individuelles jouent sur le devenir mère/père et sur la relation parents-enfant. Je garde cela en tête pour des projets professionnels futurs et, pour l'instant, j'explore encore plus précisément ces temps si importants de la toute petite enfance quand je rencontre des familles. Il me semble que ma maternité aura un profond retentissement sur ma façon de travailler.

 

Le retour... en beauté ! Après 3 mois et demi avec toujours un petit peu de vomi sur les épaules, là j'ai mis le paquet : jolie petite robe de rentrée parce que quand on est bien dans ses fringues, on est bien dans sa tête, non ? Et puis, tant qu'à faire, comme on a la chance d'avoir récupéré sa ligne, autant l'afficher. Ca mange pas de pain et quand une collègue te dit "bah dis donc t'es plus mince qu'avant !", ça fait jamais de mal. Pour ce qui est du sourire, pas besoin de se forcer : vive les masques !

 

La douce planète bébé vs les terres arides du travail

- le rythme : Sur planète bébé, la journée est rythmée par les biberons et les dodos de baby girl. Mais la particularité du rythme bébé,  c'est sa part d'imprévisibilité et le fait que le temps qui passe n'a plus aucune importance. Tu avais prévu de nettoyer la maison du sol au plafond mais la demoiselle refuse de faire sa sieste ailleurs que dans tes bras ? Qu'à cela ne tienne : tu passes ton après-midi dans le noir avec un petit bébé tout chaud lové contre toi, bien installée dans un fauteuil douillet en écoutant des podcasts ou en écrivant des articles sur ton blog. Le ménage ce sera pour demain ou après demain ou le jour suivant. En d'autres termes, en dehors des exigences biberons/dodos, le rythme planète bébé, c'est un rythme qui tourne au ralenti, à la vitesse d'un nourrisson. Il n'y a qu'à se laisser porter par la douceur du moment.

Le rythme sur la planète travail c'est des horaires à respecter, des rendez-vous qui s'enchaînent, entre chaque rendez-vous une application du protocole sanitaire... Tu te rends vite compte que tu as à peine le temps de boire, d'aller au pipi-room ou de respirer, alors penser à bichette et chigner : ABSOLUMENT pas le temps. A midi, un petit passage en tisanerie et ton regard est attiré par le panneau d'affichage où il y a le faire-part de naissance de ta bichette et la photo d'elle toute minuscule à la maternité. Alors tu te dis "merde c'est quand même passé super vite !". Tu rêves 2 minutes du rythme de planète bébé pendant que ton repas chauffe, avant de filer dans ton bureau pour une séance repas/tirage de lait. Le repos et les moments doux ce sera pour plus tard. 

- les êtres qui t'entourent : le retour au travail c'est aussi le retour à une vie sociale "normale". Tu retrouves tes collègues, des adultes avec qui tu parles d'autres choses que de bébé. Bon, pour la vie sociale normale, en pleine période de covid, c'est pas trop ça ! Et puis sur la planète bébé, on était finalement très nombreux ! Si, si je vous assure ! Il y avait bichette et son papa évidemment, et puis Madame Pieuvre, Mademoiselle Girafe, Baby Sophie, Mister Koala et Mama Hippo. Ça fait de l'agitation et il faut composer avec les caractères de chacun, l'égocentrisme de Mademoiselle Girafe, les histoires de cœur de Mister Koala, les conflits, les chorégraphies endiablées, les massages à toute heure de Madame Pieuvre, la fragilité de baby Sophie, encore des conflits, les petits secrets,  la sagesse de mama Hippo (entre 2 twerk... oui on a une peluche qui twerk à  la maison 🤷‍♀️)...etc ! Qui a dit qu'on s'ennuyait ?

- les discussions : "oh oh oh", "meeeeeuh", "huhuhu" composent toutes discussions entamées avec bichette. Il est sûr que sur les terres arides du travail, on élève un peu le niveau ! Mais il est aussi sûr qu'on se marre vachement moins. Et puis, quand je parle à bichette, j'ai toujours droit à ce sourire énorme, sincère, voire à une réponse de sa toute petite voix toute mignonne 🤗 au travail, les sourires derrière les masques c'est quand même pas pareil et personne n'a une voix aussi mignonne que ma petite bichette !

- se creuser le cerveau : certains disent que le retour au travail permet de réfléchir à nouveau. Alors moi, j'ai pas la sensation que mon cerveau se soit mis en pause avec l'arrivée de bébé ! Au contraire, c'était l'émulation ! Quand tu as un bébé, tu passes ton temps à réfléchir sur ses besoins, comment réagir au mieux, comment s'organiser, comment lui apporter suffisamment mais pas trop, comment l'aider à grandir... Bref, ton cerveau n'est pas en pause DU TOUT. Avec le retour au travail, il faut juste penser 2 fois plus... ce serait ça la fameuse "charge mentale" ?

 

Au final, j'ai beau retourner ça dans tous les sens, ce que je préfère depuis le retour au travail, c'est encore quand je rentre à la maison et que je retrouve mon cher mari et mon bébé d'amour...pour m'abandonner pour quelques heures au rythme de la planète bébé. 

 

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B
En tout cas, tu as toujours autant d'humour ! Eh oui, c'est la même chose pour toutes les mamans, surtout à l'arrivée du premier enfant : le travail a beaucoup moins d'importance que sa famille ! Je ne veux pas dire qu'on ne fait plus bien son travail. Mais si on se lève le matin, même si c'est pour aller au travail, c'est surtout parce qu'on sait que le soir on retrouvera son enfant.
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M
Et pour la reconversion je ne l'ai pas sentie pour Lison mais vachement pour Agathe. et ca a l'air d'être assez courant quand tu entends les podcasts des mamans
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M
Je te comprends, reprendre n'est pas facile, tu te sens un peu coupée en 2, émotions diverses mêlées, le corps au bureau mais l'esprit un peu à la maison. mais dans ton travail impossible ton esprit doit etre au bureau à 100%....
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