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Tout ce qu'on ne nous dit pas

J'ai évoqué sur ce blog tout ce qu'on ne nous dit pas sur la grossesse et le post-partum. Après quelques semaines dans mon nouveau rôle de maman, je me suis rendue compte qu'il y avait aussi bien des choses, pourtant si utiles, qu'on ne nous dit pas sur le devenir parent et les soins au bébé. 

 

1. On ne nous dit pas que tous les professionnels nous donneront des conseils différents, parfois contradictoires et qu'il faudra composer avec ! 

Entre la grossesse, l'accouchement, le séjour à la maternité, l'accompagnement au retour à la maison, on voit ENORMEMENT de professionnels en très peu de temps. Chacun y va de son conseil en fonction de sa spécialité et tout n'est pas compatible. Là, où les avis divergent particulièrement ce sont sur les soins au bébé. Comme on est novice en la matière, évidemment, on demande à ceux qui sont sensés s'y connaitre, et quel n'est pas notre étonnement quand on reçoit des conseils fort différents d'un professionnel à l'autre, voire des conseils incompatibles. Ainsi, l'un te dit d'allaiter à la demande, l'autre te dit d'allaiter toutes les 3h. L'un te dit de réveiller bébé la nuit pour qu'il tète, l'autre te dit de le laisser dormir. L'un te dit de moucher bébé deux fois par jour, l'autre de ne le faire qu'en cas de besoin... les exemples sont nombreux (surtout dans le domaine de l'allaitement d'ailleurs !) et au final, on se retrouve au point de départ, à se demander ce qui est le mieux. Au fur et à mesure, j'en ai déduit qu'il n'y avait pas une bonne et une mauvaise façon de faire, mais simplement des styles différents en fonction des professionnels et qu'il fallait prendre ce qui nous parlait le plus en tant que parents.

 

2. On ne nous dit pas qu'un bébé parfois ça pleure pour rien

On sait que les pleurs de bébé sont un moyen d'expression involontaire de ses besoins. Et les besoins, il n'en a pas des milliers : manger, dormir, être changé, être rassuré, être confortable (bonne température, pas de douleurs...). Vous vous dites donc que lorsque vous aurez décrypté les quelques pleurs de votre bébé, vous serez un parent au top ! Et puis, les découvertes en neuroscience et en psychologie de l'enfant vous mettent un peu la pression puisqu'on vous dit qu'un bébé se sentira sécurisé si on répond adéquatement à ses besoins. Mais voilà pas qu'il pleure alors qu'il a mangé, qu'il est propre, qu'il ne parait ni inconfortable, ni fatigué. Mais qu'a-t-il donc ? Vous avez beau le bercer, le rassurer, lui parler doucement, lui faire des petites caresses, rien n'y fait. Et vous voilà au bout du bout : vous avez fait le tour des besoins de votre petit bout de chou, tous semblent remplis et pourtant les cris ne s'arrêtent pas. C'est là qu'on comprend que, parfois, bébé pleure pour rien ! Et que le mieux que vous puissiez faire c'est d'être présent et d'attendre que ça se passe. Dorénavant ça a un nom : les pleurs de décharge. Il s'agit de pleurs qui arrivent souvent en fin de journée et qui permettent à bébé d'apaiser son système nerveux après la journée (pleine de stimulations et d'apprentissages) qu'il vient de passer. Le savoir évite de se sentir complètement démuni face à ces pleurs.

 

3. On ne nous dit pas qu'il y a un langage des bébés et que reconnaitre certains pleurs peut sauver nos nuits

Quand j'ai découvert la méthode de décodage des pleurs de Priscilla Dunstan, ça a quand même vachement changé les choses. Très souvent la nuit, après une tétée, j'entendais ma bichette faire des "eh eh eh" et je me disais "elle est mignonne, elle m'appelle tout calmement ! Mais pas question d'y retourner, elle est nourrie et propre". Et puis les petits "eh eh eh" finissaient toujours par dégénérer en cris et je n'y comprenais rien. Quand j'ai compris que ce n'était pas une façon d'appeler sa maman chérie, mais seulement l'expression d'un rot coincé qui empêche de dormir, ça a changé les choses ! De même différencier les cris des coliques des cris de décharge ou des cris de fatigue aident bien !

 

4. On ne nous dit pas (ou on nous dit sur le tard) les positions qui calment bébé et l'aident face à ces désagréments divers et variés

Bébé a 3 raisons principales d'être gêné : les rôts coincés, les pets coincés/coliques et les régurgitations. Pour chaque problème, des solutions plus ou moins efficaces. 

Pour les rots, il est conseillé de faire faire son rôt à bébé après chaque tétée/biberon. Ce qu'on ne vous dit pas, c'est qu'il n'y a pas forcément qu'un seul rôt et qu'à part d'être Irma avec sa boule de cristal, on ne sait jamais combien vont se présenter. On ne vous dit pas non plus qu'il n'y a pas qu'une seule façon de faire faire un rot, que votre bébé sera plus réceptif à certaines techniques en fonction des moments et qu'il faut user d'ingéniosité. Tout le monde connaît le basique "bébé sur épaule, on tapote et on frotte le dos". Il y a aussi la version "bébé penché en avant + tapotage et frottage", la version "marcher en tenant bébé bien droit". Dans les plus étonnantes, on compte "faire des squats en portant bébé bien droit" ou "monter et descendre les escaliers". Il y a aussi la version "pas fait exprès", lorsque changer bébé de position lui fait sortir un énorme rot ! Mais pour moi la technique qui marche le mieux avec bichette, c'est une technique dont je n'avais jamais entendu parlé et que j'ai trouvé dans une vidéo car je n'en pouvais plus de taper dans son dos sans qu'aucun rot ne sorte jamais. Je vous laisse découvrir ça à 1,05 minutes dans la vidéo qui suit. On a aussi découvert tout récemment une autre technique qui consiste à asseoir bébé sur nos genoux, dos à nous, jambes repliées en grenouille, penché légèrement vers l'avant et mains sous les aisselles de façon à ce que les bras soient relevés : chez nous on l'appelle la position du goéland !

Pour les pets coincés et coliques, il y a surtout les massages de bidon (dans le sens des aiguilles d'une montre ou massage LOVE) ou les auto-massages avec les jambes de bébé : petit pédalo ou rond avec les jambes pliées (encore faut-il que bébé se laisse plier les jambes... chez nous en pleine crise c'est mission impossible...). Il y a aussi des positions qui soulagent et aident aux pets : on a nommé la position de l'escargot (jambes repliées, porté contre le torse de papa ou maman) et de la petite panthère (bébé retourné, couché sur l'avant-bras, la main du porteur appuyant sur son ventre). Enfin, position des pets par excellence chez nous : bébé couché sur nos cuisses, jambes relevées contre notre ventre. Et puis, en crise, ce dont bébé a le plus besoin c'est de réconfort : portage, papouilles sur le front et succion de petit doigt nous permettent de calmer les cris !

Pour les régurgitations, c'est plus difficile de trouver comment aider bébé, si ce n'est de le verticaliser longuement après les tétées/biberons. Et puis, des bavoirs et des langes !

 

5. On ne nous dit pas que la succion a un effet magique 

Entre le fait que le bébé tète le sein ou la tétine du biberon, son fameux "reflexe de succion" dès la naissance et le succès des totosses, on pensait bien que la succion était centrale pour le bébé. Mais c'est vraiment quand on a un bébé qu'on prend conscience de l'importance de la succion et de son effet magique sur bébé ! Oui, je dis bien "magique" ! Quand bébé a mal, le meilleur moyen de le soulager c'est encore de le faire téter/tosser. C'est immédiat : les cris cessent et bébé s'apaise. Chez nous, bébé a une adoration pour nos petits doigts : bien plus efficace que la totosse ! 

 

6. On ne nous dit pas qu'on va revoir TOUS nos principes et que ce n'est pas grave ! 

Avant de devenir parents, on a une image préconçue de ce qui est "la bonne éducation, la bonne façon de faire" avec un bébé. Avant la naissance de bichette, on avait défini un certain nombre de grands principes sur comment on concevait le sommeil, les soins, l'alimentation de notre enfant. En tête de liste : pas de bébé dans notre lit, pas de totosse le 1er mois, allaitement exclusif au moins jusqu'à la reprise du travail... et puis, bichette est arrivée, a bousculé tous nos repères et renversé nos grands principes ! Bref, on s'adapte... à elle, à la réalité, à ses besoins, à nos besoins... on tâtonne... et surtout, on ne culpabilise pas ! 

 

 

7. On ne nous dit pas que la tétée n'est pas forcément nutritive

La première fois que j'ai entendu parler de "tétée non nutritive", je me suis franchement demandée ce que ça pouvait être ! Pour moi sein=manger ! Eh bien, non, on découvre vite que sein=beaucoup de choses. Bébé ne sera pas au sein uniquement pour manger. Il y a le sein câlin, le sein jeu, le sein anti-douleur... bref, la tétée n'étant pas que nutritive, bébé peut le demander plus souvent que pour ses besoins alimentaires !

 

8. On ne nous dit pas que nous allons nous creuser les méninges comme jamais

Y-a-t-il plus grand mystère que bébé ? Avec bébé votre cerveau sera toujours en train de cogiter : pourquoi pleure-t-il ? Faut-il le nourrir alors qu'on vient de le faire la demi-heure précédente ? Est-ce que telle ou telle chose est normale ? Est-ce une bonne idée de faire comme ci ou comme ça avec bébé ? Comment l'endormir ? Comment jouer avec ? Joue-t-on trop ou pas assez ? Faut-il lui donner ce médicament ou pas ? Qu'est-ce qui est bon pour mon enfant ? Bref, vous aurez des millions de questions qui se poseront. Bébé va devenir votre sujet de discussion n°1 avec papa, et ensemble vous allez vous creuser les méninges, parfois vous prendre la tête, sur les réponses à apporter pour élever votre enfant comme vous le désirez.

 

9. On ne nous dit pas qu'on sera nostalgique chaque jour du jour précédent

Non, on ne vous dit pas que votre petit bébé à peine né, change chaque jour et évolue à la vitesse de l'éclair ! Très vite, le nourrisson laisse place au bébé qui déjà vous sourit et semble vouloir vous raconter plein de choses ! Nostalgie quand tu nous tiens... le bon coté de cette constante et rapide évolution c'est que les choses négatives/fatigantes ne durent pas longtemps non plus.

 

10. On ne nous dit pas que ce n'est pas "que du bonheur" et que nos pensées nous feront parfois peur

On sait bien qu'un bébé ça pleure, que parfois c'est fatiguant, que les nuits vont être courtes, que notre vie va changer, que tout va tourner autour de bébé pour quelques temps. Mais on n'imagine pas combien les nerfs peuvent être mis à rude épreuve, on ne devine pas comment notre cerveau est programmé pour ne pas supporter les pleurs de ce tout petit être, on ne se figure pas combien notre intellect, notre réflexion peuvent se mettre sur pause et laisser place à notre cerveau primitif (celui qui veut fuir les situations insupportables ou les faire cesser). On croit donc que l'envie de secouer bébé ou de le jeter par la fenêtre, ça n'arrive qu'aux autres "les mauvais parents". Et puis un beau jour, alors que votre bébé n'a pas 2 semaines vous vous entendez lui dire "maintenant ça suffit !" sur un ton autoritaire comme s'il le faisait exprès et pouvait s'arrêter de pleurer si vous faites preuve de sévérité... et, comme il n'arrête pas, vous sentez monter vos propres larmes et vous vous dites qu'il faut que ça cesse d'une façon ou d'une autre ! Les pensées qui viennent à ce moment-là nous culpabilisent dans l'après-coup. Et il est alors bon de savoir qu'on a le droit de le penser, que c'est même normal (merci cerveau primitif !) tant qu'on ne passe pas à l'acte. Mieux vaut alors choisir la fuite : poser bébé dans son lit et allait se détendre quelques minutes pour revenir dans de meilleures dispositions. 

 

Pour résumer ce qu'on ne nous dit pas sur les premières semaines avec bébé, je dirais que vous allez passer par toutes les émotions/ressentis possibles : l'amour, l'incompréhension, la joie, la fatigue, l'émerveillement, la colère, le bien-être, la culpabilité, la plénitude, le désarroi, les questionnements, l'attachement, l'angoisse,... et tant d'autres encore ! Vous allez vivre un tsunami merveilleusement dévastateur qui laissera votre monde sans dessus dessous et vous allez tout devoir reconstruire différemment à 3, avec bébé. Vous allez plus apprendre de ce petit être en quelques semaines que tout ce que les livres, les échanges avec vos proches, les professionnels vous auront appris au cours de votre vie. Alors oui, il y a tout ce qu'on ne nous dit pas, mais peut-on vraiment nous préparer à ce petit tsunami ?

 

 

 

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M
J'avais partagé il y a quelques mois sur facebook ce fameux décodage de bébé Mais moi perso, je suis incapable de faire la différence entre un son et un autre, ce qui est très culpabilisant : on se dit qu'on est vraiment nul... bref j'ai pas l'oreille musicale.<br /> Et la suscion c'est surtout magique chez les bébés avec reflux. Ca les apaise, certains disent que ca empire le reflux, mais moi j'ai toujours vu que ca soulageait Lison
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B
Et chaque bébé est différent ! Dès sa naissance c'est un petit être qui a sa propre personnalité.
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Oh oui !