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L'allaitement : l'aventure merveilleuse ?

L'allaitement au sein était une évidence pour nourrir bébé. Quoi de plus naturel ? Je n'y voyais que des avantages : nourriture gratuite et toujours à porter de mains, bienfaits pour la santé de bébé,  bienfaits sur la relation d'attachement mère/bébé.... bref, pour moi l'allaitement fait partie à part entière du "devenir mère". C'est donc avec entrain et positivité que je me lançais dans l'aventure. 

J'ai participé à un cours sur l'allaitement en août où j'ai cru comprendre que ce qui me semblait être la chose la plus naturelle au monde, était en fait pas si simple que ça, et que, non ça n'allait peut-être pas aller de soi. Ainsi, j'apprenais qu'il fallait environ 3 semaines pour bien lancer un allaitement, qu'il y avait toute une technique avec des postures plus ou moins adaptées et une position optimale pour bébé. Sans quoi on pouvait s'attendre à des douleurs et des problèmes plus ou moins importants... mais rien qui ne puisse se régler sans un bout de cellophane ou une feuille de chou (si, si je suis sérieuse !)

 

La tétée de bienvenue : l'échec de la 1ère approche 

La tétée de bienvenue est la première tétée à la naissance du bébé. Instinctivement, le bébé cherche le sein, se déplace sur le corps de sa mère jusqu'à trouver la source et se nourrit pour la première fois. Franchement, sur le papier ça fait rêver ! Sauf que dans la réalité, les choses ne coulent pas autant de source. Déjà parce que la nouvelle mère est dans une position peu propice à aider bébé à bien s'installer entre les branchements de partout, la position plutôt couchée et les couvertures sur bébé. C'est pas compliqué, je ne parvenais pas à prendre bébé dans les bras, alors le positionner au sein (sans vraiment savoir comment faire qui plus est), c'était mission impossible ! Les professionnelles ont bien eu la gentillesse de m'aider avant de s'éclipser pour nous laisser vivre nos premiers moments à trois, mais ensuite c'est bébé qui ne parvenait pas à téter et lâchait sans cesse le sein. Après plusieurs tentatives, j'ai abandonné alors même que ma petite bichette continuait à chercher, clairement pas rassasiée ! Ce fut pour moi une grande déception, car j'avais beaucoup idéalisé ce moment de la rencontre via l'allaitement. 

 

En attendant la montée de lait : des débuts compliqués

La succion a beau être un reflexe chez le bébé, ce n'est pas pour ça qu'il sait téter ! Le corps de la femme a beau être fait pour nourrir son enfant, ce n'est pas pour ça qu'il a ce qu'il faut, quand il faut et comme il le faut ! Bref, le début de l'allaitement s'est avéré assez compliqué pour Bichette et moi. Elle ne tétait pas correctement, positionnait mal sa langue, tétait 2 coups et attendait ensuite que le lait vienne tout seul. Quant à moi, je ne parvenais pas à l'installer correctement au sein et je ne semblais pas produire une quantité phénoménale de colostrum, ce premier liquide qui nourrit le bébé avant la fameuse montée de lait. Résultat des courses : en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'avais les seins abimés. En plus, je passais mon temps à stimuler bébé pour qu'elle tète et on ne semblait pas prendre plaisir ni l'une ni l'autre dans ce moment que j'avais espéré être un beau moment de partage. Les nuits à la maternité se sont révélées très difficiles avec bichette qui demandait sans cesse le sein, puis rapidement, qui a commencé à avoir mal au bidon et ne parvenait pas à évacuer comme il faut. 

 

La montée de lait : enfin, ça se lance !... ou pas ! 

La montée de lait a été un demi-soulagement, car enfin Bichette en avait pour son argent et réclamait moins constamment. De mon côté, la lanoline et le cellophane ont sauvé mes bouts de sein ! MAGIQUE ! Après quelques jours, je souffrais moins et j'ai pu arrêter de me cellophaner la poitrine ! 

Pour autant, on ne peut pas dire que l'allaitement est devenu un long fleuve tranquille : entre les problèmes de digestion de Bichette, les régurgitations, la difficulté à reprendre son poids de naissance... J'ai beaucoup culpabilisé et je me disais qu'alors que je pensais donner le meilleur à mon enfant, j'étais juste en train de l'empoisonner ! Tout le monde a beau te rassurer et te dire que c'est normal, que le système digestif des bébés met du temps à se mettre bien en route, il n'empêche que c'est vraiment difficile de voir souffrir son bébé chaque jour, à chaque temps de digestion et d'être complètement impuissant. Heureusement, il y a quelques médicaments, des massages et des positions qui améliorent un peu les choses. 

 

Après un mois... on avait bien dit que ça devait rouler ?

Petit à petit, alors que notre bébé grandit, on se rend compte que les massages, les médicaments ou les positions sont moins efficaces que lorsqu'elle n'était qu'une petite crevette ! Bébé souffre et on a bien du mal à la soulager...

Et puis, la visite du premier mois avec la pédiatre a été comme un coup de massue... Au moment de la pesée, la pédiatre dit "prise de poids médiocre"... avant de me demander si j'ai suffisamment de lait et si bichette tète réellement quand elle est au sein. Discours plus culpabilisant tu meurs ! Quant à mes inquiétudes sur les coliques, les douleurs de bidon et l'absence de selles, j'ai pour seule réponse que c'est normal et la pédiatre m'achève en me disant qu'il faut que je fasse attention à mon alimentation pour limiter les coliques de bébé. Moi qui me sentais déjà comme l'empoisonneuse de service, je suis sortie de là complètement déprimée. En plus, elle me prescrit une balance pour peser bichette avant et après chaque tétée, soulignant qu'elle doit prendre 6x120ml par jour et que si ce n'est pas le cas, il faudra compléter avec des biberons.

Nous voilà donc à peser bichette et à lui mettre la pression pour qu'elle boive ces fameux 120ml... résultat des courses : je suis complètement stressée au moment des tétées et probablement que Bichette aussi, j'ai de nouveau mal au sein à chaque tétée et Bichette régurgite d'autant plus que je la gave comme une oie ! Au bout d'une semaine, j'arrête les pesées et je laisse bichette tétait comme elle l'entend. Je me rends compte que lorsque je ne suis pas sur son dos, elle s'en sort vachement mieux et semble avaler moins d'air. En plus, en étudiant de près le poids de bébé, il n'y a rien de catastrophique : la pédiatre a observé la prise de poids par rapport au poids de naissance que bébé avait bien eu du mal à rattraper ; pourtant si elle avait regardé son poids lors de la visite précédente, elle aurait vu que Bichette avait bien pris sur ces 15 jours.

 

Poursuivre l'allaitement ?

Je vous avoue que je me suis posée la question. Ne suis-je pas en train de faire plus de mal que de bien à mon bébé ? N'est-ce pas un peu égoïste de poursuivre dans ces conditions ? Car malgré tout cela, j'aime allaiter. J'aime ce moment privilégié avec ma fille, j'aime la retrouver dans la pénombre de sa chambre en pleine nuit pour partager ce temps de nourrissage tant physique que psychique qui joue tellement dans le lien mère/enfant, j'aime les petits bruits qu'elle fait en tétant (oui, je sais : l'allaitement est sensé être silencieux et si c'est bruyant c'est qu'elle boit mal !)... Finalement, ce sont les professionnelles qui m'ont accompagnée depuis la naissance de Bichette qui me conforte dans l'envie de poursuivre (je ne parle pas de la pédiatre, hein...!) : la conseillère en lactation de la maternité avec son franc parler, la sage-femme à domicile et ses mots rassurants sur la prise de poids de bichette, la puéricultrice de la PMI qui valorise notre allaitement "oui votre fille fait du bruit et avale beaucoup d'air en tétant, mais c'est sa façon à elle de téter". Et puis, quand je vois la bouille réjouie et repue de ma petite chérie à chaque fin de tétée, je me dis qu'il y a tout de même du bon pour elle ! 

 

L'allaitement continue cependant à me poser beaucoup de questions : pourquoi notre bichette souffre-t-elle autant au moment de la digestion ? Est-ce de simples coliques tel qu'on nous l'a dit ? Est-ce lié à tout cet air qu'elle avale en tétant ? A-t-elle une intolérance au lait de vache ?... Alors on tâtonne, on observe ce qui fonctionne ou pas et surtout, SURTOUT on n'écoute pas la pédiatre !

 

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M
Surtout ne te culpabilises pas et ôtes toi de la tête que tu fais du mal à ton enfant en l'allaitant. Le lait en poudre ne ferait pas mieux. il y a surement un petit souci qui fait qu'elle a autant mal au bid mais ca ne vient pas de toi. le problème c'est que tu n'as pas de médecin de confiance près de toi, qui t'écoute et cherche à comprendre ce qui se passe. Il faut être entouré de personnes bienveillantes, et heureusement tu as quelques professionnels de qualité qui te rassurent. Et après, si l'allaitement est vraiment trop galère et stressant et que tu passes au lait en poudre ya rien de dramatique, bébé aura déjà profité de ton bon lait durant plus d'un mois! Ne te prends pas la tête
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L
Je ne me rendais pas compte, a l'epoque, de la chance que j'ai eu avec Nathanaël au niveau de l'allaitement. Ca a etait tout simplement parfait !
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B
Ca fait un peu bizarre quand tu dis ;: a-t-elle une intolérance au lait de vache ? sans plus de précision. Si je comprends bien : au lait de vache que toi tu bois et qui agirait sur la qualité de ton lait maternel.
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S
Oui c'est ça !