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On ne nous dit pas tout - tome 3 : le post-partum

Après 2 tomes de "on ne nous dit pas tout" sur la grossesse, je clôture avec le post-partum. Aïe aïe aïe... s'il y a un voile pudique mis sur les maux de la grossesse, ce n'est pas un voile mais une grosse couverture polaire qui dissimule la réalité du post-partum.  

Jusqu'à il y a quelques semaines, la seule chose que m'inspirait le post-partum c'était le fameux "baby-blues" et sa version pathologique "la dépression post-partum". Pour le reste, j'imaginais bien que la naissance d'un bébé n'était pas sans conséquences sur le corps de la maman, mais à aucun moment qui que ce soit vous parle de ce qui vous attend donc ça reste très flou. Soit vous êtes curieuses et vous cherchez les infos, soit vous découvrez sur le tas les joies du post-partum ! En ce qui me concerne, je m'étais un petit peu renseignée et j'avais suivi les questionnements de jeunes mamans sur un forum, ce qui m'avait permis d'entrevoir ce à quoi pouvait ressembler cette période si particulière du post-partum... Pourtant, je ne peux pas dire que j'étais préparée et que le post-partum fut sans surprise pour moi. Je partage avec vous un petit aperçu du post-partum (pas forcément exhaustif, chacune étant différente). 

 

- Les lochies. Je vous entends déjà dire "les "quoi" ?", preuve que vraiment personne ne nous parle de tout ça. Les lochies, ce sont les pertes de sang qui suivent l'accouchement. D'abord, abondantes, elles diminuent au fil des semaines. Oui, j'ai bien dit "semaines"... Si vous trouvez que c'est chiant d'avoir ces règles quelques jours par mois, bah là, vous êtes servies ! Et pas possible d'utiliser tampons ou cup (qui en aurait envie d'ailleurs ? Quand un bébé vient de passer par là, tu laisses la zone tranquille !). Donc tu portes joyeusement des serviettes hygiéniques de compétition, spéciales post-accouchement ou des couches anti-fuites, au choix avec ce qui te fait le moins mal psychologiquement. Y'a quand même un moment où tu te demandes si tu vas te vider de ton sang, quand une nénette de la maternité te dit "mettez 2 serviettes, une ce n'est pas suffisant". Bon, tu t'étais déjà posée quelques questions quant tu avais lu sur la liste pour préparer la valise maternité "slip jetable"... Tu en avais déduis qu'il allait se passer des choses pas jolies jolies dans le coin. Autant te dire que tu laisses aussi derrière toi ta dignité entre ta double couche et ton slip jetable dans lequel tu es un peu à l'étroit car tu n'avais pas calculé qu'il y aurait "tout ça" à mettre dans le-dit slip ! 

 

- Les tranchées. Non, il n'est pas question de la guerre, mais il faut dire que le nom ne fait franchement pas rêver ! Les subir non plus ! Les tranchées correspondent aux douleurs quand l'utérus se rétracte et reprend sa place. Ca va des douleurs de règles à des douleurs équivalentes aux plus fortes contractions de l'accouchement, et ce en fonction de la chance que tu as et du nombre d'enfants que tu as eu. Plus tu en fait, plus tu souffriras ! Les tranchées sont plus fortes sous l'effet de l'ocytocine et devine quand est-ce que tu produis de l'ocytocine ?? Quand tu donnes le sein ! Alors si tu as la joie d'avoir des douleurs aux seins à l'allaitement, c'est double dose de douleurs ! Youki ! Les tranchées durent généralement quelques jours. 

 

- la zone sensible trèèèèèès sensible ! Bon, un bébé est passé par là... Qu'il fasse 2,2kg ou 4,3kg, à un moment donné, ça ne change plus grand chose, c'est un bébé qui est passé là où jamais un truc aussi gros qu'un bébé n'était passé. Alors s'asseoir, marcher, aller aux toilettes... autant de choses qui ne sont pas sans douleur. Là encore, tu comprends sur le tas que ça ne va pas être drôle quand la sage-femme en salle de naissance te donne une dernière recommandation :  "pour la toilette intime, vous y allez doucement avec le bout des doigts" et qu'arrivée en chambre on te dit : "vous ne vous levez pas seule la première fois, vous nous appeler". Tu te dis que tu vas morfler, tu tentes de repousser le moment, mais ta vessie finit par te rappeler à l'ordre (je reviendrai sur la vessie et le pipi-time plus tard). Et effectivement, tu morfles ! Quand vient le moment de la fameuse "toilette intime", tu y vas, comme recommandé, du bout des doigts et là tu as un petit traumatisme psychologique en sentant cette zone fort différente qu'à l'habitude. Je me souviens être sortie de la salle de bain en disant à mon cher et tendre "je suis défigurée d'en bas !". Les gentilles sages-femmes vous proposeront de soulager la zone avec une poche de glaçons et vous accepter plutôt deux fois qu'une ! Votre slip jetable est à deux doigts de craquer entre les couches et la poche de glaçons mais qu'importe, ça soulage et c'est le principal ! 

 

- Les sutures. Qui dit accouchement, dit potentielles déchirures et donc sutures. Là encore, c'est la loterie et on ne peut qu'envier les chanceuses qui n'ont aucun point ! Pour les autres, il va falloir faire avec ces "quelques"points (ou un peu plus). Comme si la zone n'était pas assez sensible, te voilà avec des points qui tirent légèrement quand tu te déplaces. Mais sinon, globalement, ils ne sont pas trop embêtants ces fameux points... jusqu'à ce que tu ailles uriner... Pipi + sutures = ça piiiiiiiique !!! Toi aussi tu t'es demandée pourquoi il y avait une petite douchette à côté du toilette ? Et ensuite tu as vite compris ! Les choses se passent beaucoup mieux quand tu utilises la petite douchette en même temps que tu fais pipi. Ton soucis principal c'est qu'à la maison, tu n'as pas de douchette à côté de ton toilette ! Certaines malignes ont pensé à une bouteille d'eau avec un bouchon de gourde pour s'asperger. Non, mais vraiment... voilà à quoi on en est réduites ! Les sutures peuvent aussi être délicates quand tu vas à la selle... le mot d'ordre : ne pas POUSSER ! (et prier pour ne pas souffrir de constipation). 

 

- Le périnée. "Where is my périnée ?" est la grande question du post-accouchement. Clairement, après 9 mois de sollicitation qui se sont terminés par un marathon, votre périnée a pris des vacances, est aux abonnés absents, fait grève. Bref, il ne fait plus du tout son job. Vous avez beau essayer de le faire travailler, vous ne sentez plus rien ! Ce que vous sentez bien par contre, c'est qu'il ne vous permet plus de vous retenir aussi bien qu'avant. Et des fois que vous ayez un moment de déni "bah non je suis pas en train de me faire pipi dessus !", vos sutures (rappel : pipi + sutures = ça piiiiiique !!!") lèveront vite le déni ! Le périnée c'est aussi ce qui vous permet de retenir vos pets, mais bon, en toute honnêteté, votre dignité vous vous êtes assises dessus (pourvu qu'elle ne soit pas trop dure, sinon ça fait mal !) depuis déjà quelques heures quand un petit pet se fait la malle au moment inopportun. Pour celles qui n'ont vraiment vraiment pas de bol, le périnée est aussi sensé retenir vos selles... Bon, je vous rassure, même s'il faudra attendre la rééducation périnéale pour récupérer totalement, il y a quand même une amélioration au fil des jours. 

 

- L'image du corps. Evidemment votre corps a changé. La veille vous aviez un beau ventre bien rond et vous voilà avec un moche ventre flasque, plus ou moins gros... Bah oui, il ne faut pas croire qu'on se retrouve avec son corps d'avant grossesse non plus : ce serait trop beau ! C'est donc votre 3ème corps en 9 mois et ça commence à faire beaucoup ! Un nouveau corps à s'approprier alors qu'il est encore en modifications. 

 

- La fatigue. Un accouchement c'est un marathon ! Vous sortez de là, vidée ! Et ce n'est que le début car bébé ne vous laissera pas beaucoup de répit : lui, il a faim à toute heure du jour et de la nuit, il doit être changé, porté, rassuré, que vous soyez en forme ou non. Alors, la fatigue s'installe très vite. Il faut se ménager et faire des siestes ! J'avoue avoir été ravie que les visites soient interdites à la maternité : ça m'a permis de faire des siestes les aprems pendant que Monsieur Papa prenait le relais auprès de bébé. 

 

- le baby-blues. Bah oui, j'en parle quand même car, même si, pour le coup, on vous en parle, bah quand ça vous tombe dessus, c'est vraiment pas drôle. Au lendemain de l'accouchement, vous nagez dans le bonheur en regardant votre adorable bébé et vous vous dites "pas de baby-blues pour moi, EVIDEMMENT !", genre vous êtes plus fortes que les autres ! Attendez quelques jours, ça va venir ! Perso c'est venu assez tardivement, après 10 jours, alors qu'on vous dit plutôt que ça vous tombe dessus 3-4 jours après la naissance. Cela peut prendre des formes diverses. Pour moi, ça a commencé par une émotivité assez prononcée et puis ensuite le sentiment d'être complètement nulle en tant que maman et de ne pas gérer du tout ! Alors qu'objectivement, rien ne se passait mal. Là aussi, ça finit par passer après quelques jours. 

 

Il y a aussi tout ce qui concerne l'allaitement : une sacrée aventure ! Je ferai un article rien que pour ça. 

 

Et puis en prime, "post-partum" signifie un petit bébé à gérer, devenir mère, trouver un nouveau rythme à 3, apprendre à s'occuper de ce petit-être, apprendre à le connaitre... etc ! Le post-partum c'est tellement, tellement de bouleversements physiques, psychiques, de douleurs, de joies, de pleurs, d'incompréhension, de nouveautés... ! On comprend alors aisément que certaines finissent en dépression.

 

Comment survivre au post-partum ? 

En voilà une bonne question ! Déjà, il me semble important de se préparer en amont, de savoir à quoi s'attendre. Et pour le coup, je trouve cela dommage que les professionnels ne m'en aient pas parlé, peut-être cela se fait-il ailleurs ? 

Et puis, la meilleure façon de vite oublier les tracas du post-partum c'est d'avoir un soutien de dingue de son amoureux. Un papa qui prend le relais auprès de bébé quand nécessaire, qui continue à vous regarder amoureusement même si vous ne ressemblez plus à rien et qui continue à vous complimentez malgré votre dignité disparue.

Enfin, profiter de la venue à domicile de la sage-femme dans les 12 jours qui suivent l'accouchement, ne pas hésiter à faire appel à la PMI ou à la maternité si on se sent en difficultés ou si quelque chose nous inquiète, aller aux RDV proposés pour obtenir tout le soutien possible et ne pas faire l'impasse sur la rééducation du périnée ! 

 

 

 

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Ah tout change ! Moi, à la maternité ce sont les sages-femmes qui faisaient la toilette intime et qui vérifiait en même temps que tout allait bien et la maternité fournissait les protections qui allaient presque du nombril au milieu du dos ! Pour la toilette, elles arrivaient avec un plat bassin, une cuvette d'eau douce et d'énormes quantités de coton hydrophile. Vu qu'on restait une semaine lorsqu'on sortait les saignements étaient presque terminés. Pour les contractions après accouchement, on avait des cachets à prendre les premiers jours. Cachets que je n'ai pas eu vu que j'avais fait une allergie à un médicament pendant ma grossesse, elles ont pensé que l'allergie venait d'un composant qui était aussi dans ces cachets. Moi, ma plus grande surprise ça a été la première tétée qui m'a fait super mal. Je m'étais dit si c'est comme ça à chaque fois, je ne vais pas allaiter longtemps. Mais non, c'était juste le début de la toute première.
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L
C'est clair, il y a des choses qu'on ne nous explique pas. J'ai pas compris ce qui m'arrivait quand je me suis retrouvée a chialer de douleurs en allaitant Baptiste a la maternité. Comment ca, des "tranchées" ???
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M
C'est clair, on devrait nous en parler plus de cette période de l'après, ou lieu de nous parler seulement de l'accouchement et des soins au bébé...
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