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Parlons diabète gestationnel

Le 10 février j'étais convoquée pour une "hospitalisation de jour en gynécologie". Au programme, me préparer à ma grossesse avec un diabète gestationnel. Moi je m'attendais à juste entendre qu'il fallait que je diminue le sucre, ce que j'avais déjà fait depuis l'appel de la sage-femme. Pour autant, j'y allais avec appréhension et stress, ne sachant à quelle sauce j'allais être mangée.

 

1er entretien : la gynécologue

L'entretien qui ne m'a pas servi à grand chose. Si ce n'est quelques vagues explications sur mon pancréas qui ne fait pas son job comme il faudrait, et le fait qu'en tant normal, avec mon taux, on n'est pas diabétique, mais que lors de la grossesse les taux sont plus stricts. Bref, je dépasse ! Elle m'explique qu'on se revoit dans une semaine pour faire le point. 1ere désillusion pour moi... surtout je pense à mon travail, où il va commencer à être compliqué d'expliquer mes absences répétées. 

 

2ème entretien : la nutritionniste

On fait un petit tour d'horizon de ma façon de me nourrir et en gros, elle me dit que je ne mange pas assez ! (ça, je ne m'y attendais pas !) Du coup, elle m'explique comment rééquilibrer les choses. La vraie variante côté sucre ce sera pour mon petit déjeuner. Les changements alimentaires qu'elle me propose me semblent tout à fait réalisables. Franchement, je serai presque rassurée si je ne l'avais pas entendu dire "je vous laisse votre jus de fruits du matin mais si vos taux ne sont pas bons, on l'enlève". Là... je commence à me dire qu'il y a anguille sous roche, que mes taux ne vont pas sortir de mes oreilles et qu'il va bien falloir que je les mesure. J'avais lu sur internet qu'il fallait prendre sa glycémie, mais je m'étais dit "oh non ! quand même pas !". 

 

3ème entretien : l'infirmière en diabétologie

Elle commence directe à vouloir me faire une prise de sang alors que je suis tendue comme un string. Résultat après 2 échecs, elle me dit qu'on va faire autre chose et qu'on y reviendra plus tard. Elle me redonne quelques explications sur le diabète gestationnel. Elle attaque par "le diabète gestationnel touche une femme sur 5 et c'est vous." Elle m'explique que le diabète disparaît généralement avec la fin de la grossesse, mais que je serai plus susceptible que d'autres d'en déclarer un par la suite et qu'il faudra que je surveille cela (j'ai lu plus tard : 7 fois plus de risques que la population normale tout de même !). Sur ces belles paroles, elle me sort son merveilleux appareil de torture pour mesurer la glycémie chaque jour, pas une fois, pas deux fois, mais bien SIX FOIS par jour... Ai-je précisé que les aiguilles ne sont pas mes copines, aussi petites soient-elles ? Après un essai, force est de constater que je ne kiffe pas ! Mais bon, c'est pour le bien de bébé dino et on ferait n'importe quoi pour lui. Je comprends assez vite combien tout cela va être handicapant au quotidien : test avant chaque repas et 2h après le début de chaque repas. Mes horaires de travail et d'entretiens n'étant pas flexibles, ça me semble compliqué. Du coup, elle m'explique quels chiffres lui sont essentiels et quelles données je peux zapper si vraiment ça le fait pas dans mon emploi du temps. Si le régime alimentaire permet d'équilibrer le diabète et que mes chiffres sont bons, alors, on réduira le nombre de test dans la journée. Par contre, si les taux sont mauvais ou le deviennent la grossesse avançant, il faudra que je fasse des piqûres d'insuline. C'est à peu près là qu'elle m'a complètement perdue et que je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps. J'ai eu beau dire que c'était les hormones, elle m'a pas trop cru ! Tant et si bien qu'elle a fini par me demander si c'était une grossesse désirée et si mon mari était soutenant ! Effectivement, je ne devais pas respirer la joie de vivre ! Après une bonne respiration, il a fallu se réatteler à la prise de sang et MIRACLE, ce fut un succès !

 

La semaine suivante, retour à la maternité pour le rendez-vous avec la gynécologue qui après un regard rapide à mes glycémies, me dit « Votre accouchement c'est en septembre ? Ca va être long, allez on va alléger tout ça ». Dorénavant, je ne dois faire mes glycémies 6 fois dans la journée que 2 jours par semaine et les autres jours, je me contente de 3 glycémies ce qui est déjà pas mal.


 

Ce que tu découvres sur le diabète après quelques semaines :

- que le sucre, c'est peut-être pas la vie, finalement. Les premières semaines, je faisais clairement la grimace devant mes petits suisses sans sucre et j'avais dit à Monsieur l'amoureux « si quand j'ai accouché, tu ne me ramènes pas un paquet de sucre avec une petite cuillère, c'est pas la peine de venir ». Mais, après quelques semaines, mon palais s'y est fait et maintenant même mes petits suisse sans sucre me paraissent suffisamment sucrés. La semaine dernière, nous avons testé un gâteau sans sucre et bah c'était fort bon !

- Que tes taux de glycémie ils vivent leur vie et ne dépendent pas uniquement de ce que tu manges. Effectivement, même en mangeant deux fois la même chose, les taux peuvent être très différents : les mystères du corps humain !

 -Que le riz, c'est maaaaal ! Quelle ne fut pas ma surprise quand mon taux à tout explosé le jour où j'ai bêtement mangé du riz blanc... Bon depuis, je me suis mis au riz complet et ça va beaucoooup mieux !

- Qu'il y a un truc appelé « phénomène de l'aube » qui va te DEPRIMER bien plus que la fin de Titanic. Le phénomène de l'aube c'est le fait que la glycémie augmente, sans raison, juste pour faire chier, au moment du lever... alors même que tu n'as rien becqueté depuis 10h... Bon, en l’occurrence, après 2 semaines, mon mini phénomène de l'aube est reparti comme il était venu !

- Que ton sang a un flux étonnant. Entre les prises de glycémie où tu appuies 10 minutes sur ton doigt pour capter une petite goutte de sang en mode « mais merde alors, je suis pas humaine ou quoi ? » et celles où tu te vides littéralement de ton sang par un mini-trou et que tu pars en courant en quête d'un mouchoir en criant « hémorragie ! Hémorragie ! »

- Que ce diabète est la meilleure chose qui pouvait t'arriver. ATTENTION, phrase à prendre avec des pincettes ! Déjà parce que c'est pas cool d'avoir ton corps qui fait n'importe quoi et qui risque de mettre bébé en danger ; ensuite, parce que je ne suis pas au bout de la grossesse et que je peux encore déchanter. MAIS, à l'heure actuelle, quand je vois que je prends peu de kilo et qu'à part mon bidon, le reste a plutôt tendance à diminuer, bah je suis plutôt contente de ce régime forcé !

- Que le nouvel objectif de ta vie c'est d'avoir une semaine avec que des taux dans les limites désirées ! Et quand ça arrive, tu cries « champagne ! »... bah non, qu'est-ce que je raconte... tu cries « jus de fruit ! », bah non, non plus... tu cries « verre d'eau... » ! Ouais...

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B
Même dans tes moments les plus désagréable, tu réussis à me faire rire. Bravo!
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L
C'était loin d'être aussi complexe que toi mon "mini regime" sans sucre pendant ma grossesse de Nathanaël. Mais effectivement ton goût s'adapte très vite. Encore aujourd'hui, tu ne me feras manger que des compotes "sans sucre ajoutés" et j'avale toujours mes yaourts natures et fromages blancs sans mettre de sucre. Sinon ça m'écoeure…!
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